[Retour sur] #8 - Livre et ESS (économie sociale et solidaire)

Publié le 22/07/2024 par Mélanie Cronier
Catégorie

Le "Livre et l'ESS" du 21 mai 2024 - webinaire organisé par Mobilis dans le cadre du programme "Écologie du livre en régions "

Depuis 2023, un groupe interrégional qui regroupe les différentes structures du livre et de la lecture, l'Association pour l'écologie du livre et la FILL (Fédération interrégionale du livre et de la lecture) s'est mis en place pour réfléchir ensemble aux questions d'écologie du livre et de la lecture. 

 

Bien souvent, les associations culturelles ont des liens très étroits avec le secteur de l’économie sociale et solidaire (ESS). Plus particulièrement, dans le livre où l'ESS s’interprète de diverses manières, au travers de ses différentes vies, des statuts des structures, de leur gouvernance, de leur maillage sur un territoire donné, de la multitude de publics, de leur lieu...

L'idée de ce webinaire est d'articuler le monde du livre et de la lecture avec le secteur de l'ESS. Comment le livre trouve-t-il sa place dans cette économie ? Quelle place peut-on imaginer ? Comment impliquer toustes les acteur.ices de cet écosystème ? Comment travailler en coopération avec d’autres acteur.ices de l’ESS ? 

Après une introduction de Mélanie Cronier de Mobilis, deux intervenantes du monde du livre et de la lecture sont venues partager leurs expériences : Angela Lery de La Cabane Bleue et Aline Lambert Baudu de Chapitre 2

Les deux intervenantes ont une approche sensible de l’ESS en fonction de leur domaine propre. 

LE CONTEXTE  

La création du poste de chargée de mission "écologie du livre et de la lecture" est née d'un partenariat avec un acteur de la seconde vie du livre, un premier pont avec le secteur de l'ESS a alors été créé. Il a permis de financer les prémisses de cette mission née de groupes de réflexions interprofessionnelles. Elle s'inscrit dans une dynamique d'ESS puisqu'elle a vocation à réfléchir à tous les enjeux de l'écologie du livre et de la lecture en étant partie prenante d'un maillage territorial très marqué en matière d'ESS. 

L'objectif de ce webinaire est de de détricoter les liens existants entre l'écosystème du livre et celui de l’ESS. Ils s’inscrivent dans des enjeux de gouvernance, de réemploi, de seconde vie, de livre d’occasion de transparence, de mobilité douce, de transport autrement, de mutualisations, de coopérations, de financement... La question des imaginaires et la prospective sont aussi à la jonction de ces deux mondes pour dessiner une autre manière d’appréhender le monde sous le prisme de ses enjeux écologiques. De plus, ces deux secteurs ont un rôle bibliodiverse dans le sens qu'ils permettent de faire entendre un plus grand nombre de voix et de sortir des sentiers battus. 

Le rapprochement de l'ESS et de la Culture est à ancrer afin d'inventer de nouvelles synergies et des espaces de réflexion/création/discussion communs. 

Selon Thierry Quinqueton (mémoire "Le livre et l'édition et l'économie sociale et solidaire") : "Le champ du livre et de l'édition – indissociablement économique et culturel – et le champ de l'économie sociale et solidaire – comme relevant à la fois du mouvement social, du renouvellement de la pensée sur l'économie et de l'expérimentation de nouvelles formes d'activités – ne sont pas des champs clos".

Définition de l'ESS

La loi ESS du 31 juillet 2014 ou loi "Hamon" qui a 10 ans cette année pose le cadre légal : “L'économie sociale et solidaire est un mode d'entreprendre et de développement économique adapté à tous les domaines de l'activité humaine auquel adhèrent des personnes morales de droit privé qui remplissent les conditions cumulatives suivantes :
1° Un but poursuivi autre que le seul partage des bénéfices ;
2° Une gouvernance démocratique...
Une gestion conforme aux principes suivants :
a) Les bénéfices sont majoritairement consacrés à l'objectif de maintien ou de développement de l'activité de l'entreprise ;
b) Les réserves obligatoires constituées, impartageables, ne peuvent pas être distribuées.”

L'ESS représente 10% des entreprises en France aujourd'hui et en résumé, trois conditions sont à réunir : l'utilité sociale, la gouvernance démocratique et la lucrativité limitée (site de La Cress). 

Historicité 

Toujours selon Thierry Quinqueton, "C'est dans le dernier quart du XXème siècle que l'économie solidaire, s'inspirant de la réciprocité, est redevenue de nouveau audible dans la société, concomitamment avec des mouvements comme le féminisme et l'écologie qui eux-aussi ne pouvaient et ne voulaient pas de la réduction de toute dynamique sociale et politique à l'affrontement capital/travail. Le choix terminologique – mais “pas que”, bien sûr – depuis une vingtaine d'années, de parler d'économie “sociale et solidaire” permet à l'économie solidaire de s'ancrer dans une pratique pragmatique et de rester à distance des mouvements de critique exclusivement idéologique et globale et à l'économie sociale de s'ouvrir à un questionnement politique de son action, ce que la réduction de son identité à un statut juridique ne permettait guère".

L'ESS englobe des mutuelles, syndicats, associations et des entreprises. 
 

L'ESS et le livre 

Cette forme d'économie fait couler de l'encre et elle est un sujet de livre ; soit au cœur de l'orientation éditoriale, soit en représentant une collection de la maison ou quelques livres seulement. Les maisons concernées sont bien souvent indépendantes et au même titre que l'ESS, elles permettent de défendre des imaginaires, avec une meilleure transparence afin d'éviter la "monoculture de l'esprit" induite par la concentration éditoriale (webinaire ArL PACA à ce sujet). Un sujet qui est considérablement présent dans un monde du livre de plus en plus financiarisé et détenu entre les mains d'une poignée de personnes qui imposent des idées (antidémocratiques) à un grand nombre d'acteur.ices. Bolloré détenant Hachette qui représente 40% du secteur de l'édition. 

Autour de cette question de transparence, d'imaginaire, de voix entendus, de bibliodiversité, gravite la question de l'indépendance. 

L'économie du livre - et son écologie - sont plurielles. Depuis de nombreuses années, les mondes du livre et de la lecture se constituent en groupement afin de peser sur le devant de la scène politique et législative. C'est une histoire d'associations, de syndicats - de coopérations interprofessionnelles ou non - (et de sigles) qui s'écrit au fil de l'eau et des questionnements. Voici une liste non exhaustive : SLF, de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse, FEDEI, des associations régionales comme Mobilis, les associations régionales de librairies ou de maisons d'édition indépendantes, FILL, SEA, ABF, l'Alliance internationale des éditeurs indépendants, SNE... 

Certains groupements sont nés d'un intérêt commun ou d'une spécialité propre (liste non exhaustive) : Alterlibris, Editer en féministes, Association pour l'écologie du livre.. 

A l'échelle régionale, la pensée en écosystème du livre et de la lecture favorise l’incorporation de l’ESS sur un territoire prédéterminé - avec les autres pôles régionaux de la culture ainsi que la CRESS. Il s'agit ici de dépasser le simple champ du livre pour faire des ponts avec d'autres secteurs afin de créer un sentiment d'appartenance à l'ESS pour tous les acteur.ices culturel.les concerné.es. 

Au sein de cet écosystème, de nombreux.ses professionnel.les du livre et de la lecture ont opté pour un modèle moins classique, celui de l'association ou de la coopérative. Cette question du statut est intrinsèquement liée aux enjeux de bien-être et de sens au travail. 

Selon Thierry Quinqueton, "Cependant si l'on veut prendre en compte que l'expérimentation, la mise en pratique entrepreneuriale, sont indissociables de la production des idées dans le champ de l'économie sociale et solidaire, il convient aussi de s'interroger sur la forme d'entreprise dans le monde de l'économie du livre qui permettrait de faire face aux défis identifiés. Il ne s'agit bien-sûr pas de proposer “le” modèle idéal, mais un modèle le plus adapté possible qui pourrait contribuer à l'évolution et à l'adaptation d'une réalité de filière professionnelle diverse et plurielle." et "malgré une présence plutôt marquée de l’ESS dans la culture, elle ne représente en revanche que 5 % de l’ensemble des entreprises du secteur du livre, faisant d’elle une forme d’entrepreneuriat qui en serait encore à ses balbutiements".

Il existe aujourd'hui, trois formes de coopératives actives (hormis le statut associatif) dans le monde du livre (voir webinaire de N2L sur le statut coopératif): 

  • La SCIC signifie "société coopérative d'intérêt collectif". Il s'agit d'une entreprise privée d'intérêt public, qui associe plusieurs personnes physiques ou morales autour d'un projet commun. Immatriculées au registre du commerce et des sociétés, les SCIC fonctionnent comme les autres entreprises classiques, à la différence près qu'elles ont un intérêt collectif. Coopérative, la SCIC a un capital ouvert, où chaque personne possède une voix.

    Exemple en région : La Cabane Bleue, Pourpenser 
     

  • La SCOP (société coopérative et participative ou société coopérative de production) est une société dont les salarié.es sont les associé.es majoritaires. Elle peut avoir la forme juridique d'une : SA : Société anonyme , d'une : SARL : Société à responsabilité limitée ou d'une : SAS : Société par actions simplifiée. Elle peut être créée dans tous les secteurs d'activités mais nécessite un agrément du ministère chargé du travail.

    Exemple en région : L'Embarcadère, L'Atalante
     
  • La CAE (coopérative d'activités et d'emploi) permet à un.e porteur.euse de projet d'exercer son activité indépendante en toute sécurité. La CAE propose un statut "d'entrepreneur.euse salarié.e" qui lui permet de percevoir un salaire et de bénéficier de la couverture sociale d'un.e salarié.e classique. 

    Exemple en région : Oz (au sein de laquelle se trouve un groupe d'indépendant.es composé de métiers du livre et de l'écrit)
     

 

L'écologie du livre et l'ESS 

Au delà des questions législatives et de statut, l’ESS est une interprétation et une des composantes de l’écologie du livre et de la lecture, elle concerne un ensemble de sujets communs et de points de rapprochements (liste non exhaustive) : 

  • Le réemploi du livre :  véritable sujet aujourd'hui puisque le livre est l'un des rares objets qui ne dépend pas de la REP (selon la loi Anti-gaspillage Économie Circulaire). De nombreux.ses professionnel.les du livre de seconde main sont présent.es au niveau local pour faire vivre le livre au-delà d'une seule vie. Des ponts entre acteur.ices du livre neuf (maison d'édition, librairie et bibliothèque) sont à repenser et notamment, au travers des livres défraîchis qui sont des livres abîmés sans réel statut. 
     
  • Faire bouger les imaginaires et écouter d'autres voix.es en transmettant, sensibilisant des publics différents 
     
  • L'écologie sociale : la prise en compte d'un ensemble de tous.tes les acteur.ices de l'écosystème du livre et de la lecture 
     
  • Les mutualisations sont nombreuses entre professionnel.les d'un même métier ou en interprofession (voir article sur les Vies du livre
     
  • L'écologie symbolique : La question de la cohérence, de la transparence et de l'indépendance. Le statut coopératif apparaît comme un choix cohérent et pertinent par rapport à l’écologie symbolique. Il est toutefois important de ne pas se limiter à un habillage juridique des structures. 
     
  • Les formes de gouvernance : comment travailler ensemble dans une même structure ? 
     
  • Une contestation de la concentration éditoriale 
     
  • Le livre d'occasion 
     
  • L'écologie matérielle : l'écoconception, le numérique, le transport, les mobilités, la conception du lieu... 
     
  • L'importance du maillage territorial et la considération des acteur.ices sur ce territoire : la philosophie du circuit-court
     
  • Redéfinition des lieux du livre 
     
  • Le recueil de nouvelles initiatives en lien (voir les fiches thématiques de Mobilis)
     

 

Finalement, l’ESS ne serait finalement qu’une forme d’économie qui reflète le plus la philosophie de l’écologie du livre et de la lecture : une sorte de corollaire structurel et matériel de la philosophie.

 

LES PARTAGES D'EXPERIENCE

L'idée du webinaire est d'appuyer ces différents apports théoriques avec la pratique et des récits. 
 

Présentation des structures 

La Cabane Bleue est une maison d'édition de livres pour la jeunesse qui sensibilise à l'écologie au niveau global, elle est âgée de 5 ans. Après quelques années passées au sein de grosses maisons d'édition (voir des groupes), les deux co-fondatrices ont l'envie de créer des livres qu favorisent la bibliodiversité et l'écoconception avec une approche sociale qui tient compte de tout l'écosystème du livre et de la lecture. Ici, apparaît une nécessité de cohérence, de s'engager dans un écosystème qui n'est pas assez vertueux en partant des enjeux du secteur. Les fondations de la maison reposent sur la "philosophie de vie de la permaculture ; prendre soin de l'humain et de l'environnement". 

Chapitre 2 est une association qui a également 5 ans. Son objet est d'intervenir dans des zones éloignées de la lecture pour présenter la « chaîne » du livre. 

Le démarrage et l'idée du projet ont démarré sous le prisme de l’accessibilité aux livres et le son réemploi. Auprès de publics qui sont souvent étonnés de constater les chiffres du pilon (environ 25% des livres fabriqués). Le livre est synonyme d'œuvre de l’esprit, plaisir, souvenir… 

L'association travaille donc sur 3 freins pour favoriser un accès au livre dans toute sa dimension : 

  • Frein financier : un livre peut être cher pour des personnes éloignées socialement et économiquement 
  • Frein physique et géographique : tout le monde n’a pas une librairie proche de chez lui.elle
  • Ce n’est pas parce qu’on met un beau livre entre les mains d’une personne qu’iel va le lire : travail sur médiation et l'action culturelle

 

En plus de cet aspect médiation, Chapitre 2 a une librairie solidaire implantée dans un quartier. Elle les récupère auprès des habitant.es et les trient . 

 

Lien entre les structures du livre et l'ESS

La Cabane Bleue est dans un processus de constitution en SCIC, statut qui apparaît comme cohérent avec la matérialité du livre qui est déjà imaginé en collectif. Dés le début de l'histoire de la maison, l'évidence de faire partie de l'ESS est née. Cette constitution en coopérative permet d'associer le côté collectif dans la prise de décision et la gouvernance ; co-création avec toutes les parties prenantes telles que les artistes auteur.ices (notamment dans la constitution des contrats). Les valeurs de ce statut correspondent en tout point au projet. Les personnes physiques comme les personnes morales de l'écosystème du livre et de la lecture peuvent faire partie de la SCIC. 

L'expression de l'ESS dans le projet de La Cabane est visible à d'autres endroits : maillage territorial, circuit-court du livre, salons locaux, foires locales, foires bios (transversalité de l’écologie), écologie matérielle : livres fabriqués en France avec une réflexion autour de la mutualisation avec d'autres maisons, écologie sociale : volonté de sortir de l’hyperproduction du livre où aucun.e acteurice ne s’en sort, sortie d'un nombre de titres limités (3-4/an) en rémunérant tout le monde, multiforme de coopérations, sensibilisation et transmission auprès de différents publics, auto-diffusion pour avoir le choix des canaux de ventes...

L'intérêt ici est de repenser le livre dans une écologie avec plus de coopérations, de casser l’image des maillons d’une chaîne afin d’imaginer ce monde en écosystème plus symbolisant des formes coopératives et plus propice à la réinvention. 

Du côté de Chapitre 2, l'accent est mis sur l'écologie sociale avec l'ambition de donner une accessibilité tarifaire et géographique au livre d'occasion afin de favoriser la lecture des personnes sous l'angle de la localité, ruralité et justice sociale. L'idée est aussi de faire travailler ensemble des acteur.ices qui ne travaillent pas nécessairement ensemble : faire des ponts entre associations locales, artistes, marché de producteur.ices, ateliers d'écriture pour remettre en lien le vivant dans son ensemble. 

AU cours de ce webinaire, la question des livres défraîchis ainsi que celle du pilon a été abordée. Elles font partie intégrante de la réflexion sur le sujet des vies du livre. La Cabane Bleue souligne le fait que ce pilon est dû à la surproduction - qui émane de grosses maisons. La maison a pris part dans cette tâche et elle veille à ne pas produire trop de livres et éviter les metoo (livres dont le sujet a déjà été reproduit maintes et maintes fois). Le livre le plus écologique étant celui qui a été lu. La maison ne fait pas de pilon et elle donne certains de ces défraîchis en fonction des demandes. 
Aujourd'hui, que peut-on réinventer pour avoir une belle fin de vie ? Une partie de la réponse réside sûrement dans l'idée de relier les différent.es acteurices entre elleux pour trouver des solutions pour ce système de livres défraîchis et destinés au pilon sans ne jamais avoir été lus.

Sur le don de livres, Chapitre 2 émet l'idée d'ajuster le don en fonction des demandes spécifiques et pour ne pas être hors-sol sur les réels besoins des personnes qui récupèrent les livres, peut-être un chantier inter-ARL ? En effet, les maisons d'édition ont parfois un certain nombre d'exemplaires qui correspond à un nombre de titres que les acteur.ices de la seconde main ne peuvent pas absorber seul.es, la solution se situe dans le collectif. 
Il serait intéressant de travailler sur l'enjeu des dons avec les maisons d'édition, les librairies et les bibliothèques. 

Sur la question de la sensibilisation,

La sensibilisation est au cœur des deux démarches, la transmission et l'interconnaissance sont les murs porteurs de la pensée écologique. La Cabane Bleue propose une conférence gesticulée autour de cet écosystème afin de toucher plus de personnes. Chapitre 2 met en place des animations dans l'objectif est de donner un accès aux livres en s'autorisant à prendre un livre (à la base destiné au recyclage) et à le déchirer, à le trouer. Ici, il s'agit de désacraliser l'ouvrage et à partir de cette matière première, imaginer des projets adaptables aux différents publics : ephad, décrochage scolaire, handicap...

 

Autres partages : 

 

Les ponts à imaginer sont donc multiples. 

Si vous souhaitez avoir certains supports projetés lors de la journée et pour toute autre question ou partage d'initiatives, n'hésitez pas à contacter Mélanie Cronier, melanie.cronier@mobilis-paysdelaloire.fr

 

Pour aller plus loin : 

- 2021 - Les Alternatives : « Écologie, économie sociale et solidaire : l'avenir du livre », ed. Double Ponctuation, coll. Bibliodiversité 

- Association pour l’écologie du livre : « Le livre est-il écologique ? matières, artisans, fictions », ed. Wildproject

- Mémoire L’écologie dans le monde du livre : Nicolas Wodarczak

- Thierry Quiqueton : mémoire édition et ESS

- Les SCOP en Pays de la Loire

- La CRESS (Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire) en Pays de la Loire 

- La Rubrique écologie de Mobilis 

- Susan Hawthorne : « Bibliodiversité, manifeste pour une édition indépendante », ed. Charle Leopold Meyer

- Vincent Chabault : « Le livre d’occasion », ed. PUL