[Retour sur] #10 - Les champs de la culture en dialogue

Publié le 27/10/2024 par Mélanie Cronier
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Les "champs de la culture en dialogue" du 21 septembre 2024 - webinaire organisé par Normandie Livre et Lecture (N2L), Livre et lecture en Bretagne ainsi que Mobilis, dans le cadre du programme "Écologie du livre en régions "

Depuis 2023, un groupe interrĂ©gional qui regroupe les diffĂ©rentes structures du livre et de la lecture, l'Association pour l'Ă©cologie du livre et la FILL (FĂ©dĂ©ration interrĂ©gionale du livre et de la lecture) s'est mis en place pour rĂ©flĂ©chir ensemble aux questions d'Ă©cologie du livre et de la lecture. 

De cette réflexion, un programme collectif de webinaires et de formations est né. Ce travail commun permet de répondre aux interrogations des professionnels et professionnelles du livre sur leurs territoires… Cette initiative a démarré en janvier 2024, ce webinaire en est le vingtième !

 

C’est donc autour de ce mot "coopĂ©ration" que Livre et lecture en Bretagne (LLB), Normandie Livre et Lecture (N2L) et Mobilis (Pays de la Loire) ont souhaitĂ© travailler. Les trois structures viennent questionner les croisements entre les champs culturels – tout en dessinant le paysage de ces trois rĂ©gions en la matière. 

Les enjeux d’écologie recouvrent ceux d’échelle avec la nĂ©cessitĂ© de faire des focus, de dĂ©zoomer, de passer d’engagements individuels Ă  collectifs - au regard des problĂ©matiques systĂ©miques. L’idĂ©e est de se dĂ©lester de la logique de silo en prenant davantage en considĂ©ration les interdĂ©pendances existantes. Cet objectif vise Ă  travailler sur l’interprofession au sein du secteur du livre et de la lecture et d’aller plus loin en venant entremĂŞler les diffĂ©rents champs de la culture. 
Il n’existe pas un unique endroit d’action pour changer de modèle mais bien une multitude.

Ces regards croisĂ©s ont vocation Ă  s’intĂ©resser au dialogue que peuvent entretenir les diffĂ©rents secteurs culturels autour de l'Ă©cologie et les logiques de coopĂ©ration inhĂ©rentes – toujours dans l’idĂ©e d’inspirer et de nourrir. Tous ces questionnements ont pour but d’amplifier et d’accĂ©lĂ©rer la mĂ©tamorphose du secteur culturel en alimentant une rĂ©flexion globale et commune. 

Plusieurs acteur.ices émanant de Normandie, Bretagne et Pays de la Loire viennent partager leurs diverses expériences, leurs réflexions actuelles et leurs évolutions respectives.

Zoom sur...
 

Normandie Livre et Lecture (N2L)

Marion Cazy de N2L est à l’initiative d’un groupe de travail - créé en 2023 qui réunit les différentes têtes de réseau de Normandie afin de débuter un projet intersectoriel et leur permettre d'échanger sur les questions d'écologie : partages d'expériences, d'actions, d’initiatives...

Depuis, la DRAC Normandie (Direction Régionale des Affaires Culturelles) a eu connaissance du groupe et a initié une rencontre avec l'ADEME, la DREAL (Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement) pour échanger sur des actions communes et identifier les endroits où il serait possible de coopérer afin d'aller plus loin dans la réflexion.

Une des premières personnes à avoir échangé sur le sujet a été la conseillère musique, danse et international pour l'ODIA Normandie. Objectif 13 a été l'un des premiers projets qui a permis de découvrir le travail réalisé sur la question de l'écologie dans le spectacle vivant. Un projet qui traverse les différents mondes de la culture et qui peut résonner sur des questionnements propres au livre et à la lecture.
 

Objectif 13

Martin Roch est conseiller artistique de Spectacle vivant en Bretagne qui a fait partie du projet de recherche-action interrĂ©gional du spectacle vivant Objectif 13. 
Le projet prĂ©sentĂ© Ă©mane de la structure « La Collaborative Â» qui est une association regroupant cinq agences rĂ©gionales du spectacle vivant qui travaillent directement au soutien des Ă©quipes artistiques : soutien Ă  la mobilitĂ©, ressources, coopĂ©rations, partage de vision commune...

Le point de dĂ©part du projet Objectif 13 se situe au festival d’Avignon en juillet 2019 oĂą les tempĂ©ratures ont atteint 48° la semaine suivante dans l’HĂ©rault. Au travers de cette canicule, l'impact du changement climatique sur les activitĂ©s du secteur culturel est bel et bien visible. Cette consĂ©quence directe des activitĂ©s humaines pose les premiers jalons d’une rĂ©flexion auprès des acteur.ices qui s’emparent de ce sujet sous le prisme du collectif. 

Un an plus tard - au dĂ©but de la crise sanitaire, les cinq agences s’associent avec l’ONDA (Office Nationale de Diffusion Artistique) pour penser des temps de travail, d’échanges agrĂ©mentĂ©s de lectures et de pensĂ©es philosophiques. A partir de ce moment, les structures s’associent Ă  David Irle du Bureau des Acclimatations (BDZA) et Ă©co-conseiller dans le secteur culturel. Un accompagnement des Ă©quipes se met en place sur la base d’un cycle de formation centrĂ© sur les transitions climatiques, les enjeux/risques inhĂ©rents et spĂ©cifiques au spectacle vivant. 

A partir de ce cycle, Objectif 13 – en rĂ©fĂ©rence Ă  l'objectif 13 de dĂ©veloppement durable de l’ONU : « prendre d’urgence des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs rĂ©percussions Â» est nĂ©. A la suite, l’ANACT (Agence Nationale pour l'amĂ©lioration des Conditions de Travail) lance un appel Ă  projet pour accompagner les transitions Ă©conomiques et sociales : explorer les liens entre compĂ©tences, dialogues sociales et transitions Ă©cologiques en lançant un pĂ©rimètre de recherche-action. Un groupe d'Ă©tude constituĂ© de 11 Ă©co-conseiller.ères, 5 agences culturelles et 40 structures du spectacle vivant se forme autour de plusieurs axes : amĂ©lioration du diagnostic sectoriel, formation des structures culturelles, rĂ©alisation d'une cartographie territoriale des rĂ©seaux et des ressources existantes, anticipation des conditions de travail sur les enjeux santĂ© et bien-ĂŞtre, mise en place d’outils pour faire Ă©voluer les pratiques, expĂ©rimentations et capitalisation du projet menĂ©.

Au regard de ces axes, une recherche autour des co-dĂ©pendances, du facteur humain et du changement s'enclenche. De cette rĂ©flexion Ă©merge la crĂ©ation de ressources, de guides et d'outils : 

  • Un chantier expĂ©rimental sur la prĂ©vention du risque professionnel et transition Ă©cologique par le biais d'un groupe de travail qui rĂ©unit structures culturelles et technicien.nes, 
  • Deux ateliers dĂ©ployĂ©s dans les agences sur le numĂ©rique responsable sous le prisme de la baisse de l'impact matĂ©riel et comme levier de bien-ĂŞtre au travail, 
  • RĂ©flexion sur la question de la redirection du secteur du spectacle vivant via la question du renoncement : Ă  quoi va-t-on renoncer pour pouvoir poursuivre l’activitĂ© ? (voir "Politiser le renoncement", Alexandre Monnin, Divergences Ă©dition)
     

Objectif 13 est un projet structurant interrĂ©gional et intersectoriel qui a Ă©tĂ© un tournant dans la manière de travailler entre les diverses agences participantes en soulignant la nĂ©cessitĂ© du collectif et la pensĂ©e en synergie. Toutefois, comme tout projet qui vient se rajouter au temps de travail dĂ©jĂ  consĂ©quent des Ă©quipes, certaines d'entre elles se sont perdues en chemin et d'autres se sont ralliĂ©es au fur et Ă  mesure. 

La question qui reste en suspens est la suivante : Quid de la continuitĂ© quand le projet s’arrĂŞte ? Comment le travail menĂ© infuse dans les pratiques des agences ? Comment l'essaimage se poursuit plus largement afin de consolider les idĂ©es, les compĂ©tences, les capacitĂ©s d’agir et de penser l’avenir collectivement.

Questions : Lien de CooProg avec le spectacle vivant ? C'est un outil de co-programmation pluri-sectoriel. Si on imagine une transposition dans le secteur du livre et de la lecture, l'intĂ©rĂŞt se situe Ă  l'endroit des rencontres en librairie, des manifestations littĂ©raires et des bibliothèques sachant que quelques-unes d'entre elles se sont dĂ©jĂ  saisies de cet outil. 

Par ailleurs, le spectacle vivant est pionnier sur les questions de mobilitĂ©s. Les autres secteurs culturels peuvent largement s'inspirer de la dĂ©marche, d'outils utilisables pour avancer collectivement sans jamais recommencer Ă  zĂ©ro puisque de nombreuses initiatives existent mais ne cohabitent pas toujours. C'est pourquoi, le dĂ©veloppement des coopĂ©rations territoriales est indispensables pour imaginer les possibles. 
 

Le Collectif des festivals

Maxime Molé est coordinateur du projet accompagnement des réseaux de la culture en Bretagne à la transition écologique et sociale au Collectif des festivals.

Le Collectif des festivals est une association rĂ©gionale en Bretagne qui rassemble une trentaine de festivals adhĂ©rents autour des questions Ă©cologiques et sociales. Plusieurs logiques s'implantent : conseil, expĂ©rimentation, formation, transmission et crĂ©ation de ressources partageables. La mission de Maxime est singulière, elle a Ă©tĂ© confiĂ©e en 2023 par la rĂ©gion et la DRAC Bretagne pour une durĂ©e de trois annĂ©es. Une première Ă©tape de prospective a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e afin que la mission puisse se construire au fil de l'eau et des besoins des professionnel.les. 
Mission qui a mutĂ© comme « accompagnement des rĂ©seaux de la culture en Bretagne Ă  la transition Ă©cologique Â». StratĂ©giquement, l’enjeu a Ă©tĂ© de coopĂ©rer avec les tĂŞtes de rĂ©seaux de la culture en Bretagne dans le but d'affiner la connaissance du panorama rĂ©gional au sein du Collectif des festivals. Cette mission a une durĂ©e de trois annĂ©es, il s'agit de dix-neuf rĂ©seaux qui travaillent ensemble, ce qui permet une ouverture qui oscille entre 1500 et 2000 acteur.ices culturel.les.

La mission se dĂ©coupe en grands axes :

- Fixer un cadre commun de coopĂ©ration et de collaboration par la conscientisation, la sensibilisation et la formation, « Sans conscientisation, on ne peut pas sensibiliser et sans sensibilisation, on ne peut pas former Â»

- Un Ă©tat des lieux sur les sujets de transition qui est devenu un travail de rĂ©seau avec l'organisation d’un temps fort annuel ayant pour but d'Ă©viter que les structures culturelles travaillent en silo et puissent favoriser leur interconnaissance. Cette journĂ©e est une première pierre Ă  l’édifice dans la construction d'un travail commun.  

- Impulser une dynamique d’autonomie des réseaux et valoriser les projets inspirants en permettant la montée en compétence collective et pas seulement individuelle en créant notamment des espaces de partage de pairs à pairs (visites in situ)

- Projet Redirections : groupe de travail composĂ© de structures de musiques actuelles qui s'articule autour d'une mĂ©thodologie spĂ©cifique afin que ce collectif puisse avoir des outils pour rediriger ses projets en redĂ©finissant les modèles. In fine, l'idĂ©e est que cette mĂ©thodologie soit partagĂ©e et valorisĂ©e dans d’autres secteurs. Plusieurs sujets et thĂ©matiques transversales d'un lieu culturel Ă  l'autre sont travaillĂ©s. Toute cette dĂ©marche Ă©mane d'une Ă©tude sociologique visant Ă  faire parler le terrain et vise Ă  faire monter en compĂ©tences les diffĂ©rents mĂ©tiers composites. 

L'idĂ©e de la mission est aussi de faire rayonner la mission pour qu'elle s'inspire et inspire d'autres secteurs; institutions, scientifiques et Ă©conomie sociale et solidaire. Toujours dans la mĂŞme veine de l'inspiration de terrain transmissive, la mission chez Mobilis s'articule similairement. 

Mobilis

MĂ©lanie Cronier, chargĂ©e de mission Ă©cologie du livre et de la lecture Ă  Mobilis, pĂ´le de coopĂ©ration des professionnel.les du livre et de la lecture en Pays de la Loire. 

Depuis 2016, Mobilis travaille sur les questions d'Ă©cologie dans le livre et la lecture. A l'arrivĂ©e de cette mission dans la structure, un Ă©tat des lieux qui marque le point de dĂ©part de cette rĂ©flexion a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© auprès des professionnel.les. Une rĂ©elle immersion de terrain afin de ne pas ĂŞtre hors-sol et de comprendre les enjeux qui traversent cette filière. Des thĂ©matiques comme clefs de recherche et d'actions ont alors Ă©tĂ© posĂ©es : les vies du livre, le livre d’occasion, les coopĂ©rations, la bibliodiversitĂ©, le numĂ©rique et l’écoconception. A l’issue de cette première temporalitĂ© et pour favoriser l'interprofession, un groupe de travail interprofessionnel est nĂ©. Il est formĂ© de plusieurs mĂ©tiers composites et interdĂ©pendants : librairies, maisons d'Ă©dition, bibliothèques et indĂ©pendant.es du livre et de la lecture.  

Une mission d’abord qui passe par un travail rĂ©gional, de mise en rĂ©seau, de crĂ©ation d’un espace de recherche-action, d’observatoire d’initiatives pour crĂ©er un commun, de documentation par la production de contenus et d’outils avec et pour les professionnel.les du livre et de la lecture. La mise en rĂ©seau est complètement inhĂ©rente et s'articule en symbiose : elle est interrĂ©gionale et intersectorielle (culture et Ă©conomie sociale et solidaire). 

Parce que l’écologie est une science des liens, il paraît pertinent d’étudier tous les liens existants sur un territoire, dans un secteur ou dans une filière. Une étude et une observation qui se fait donc à plusieurs échelles et avec une multiplicité de structures ou d’individus.

La synergie

La coopĂ©ration qui se matĂ©rialise entre les diffĂ©rentes tĂŞtes de rĂ©seau culturelles regroupĂ©es en pĂ´les sur la rĂ©gion Pays de la Loire : Arts visuels, musique, cinĂ©ma, spectacle vivant et patrimoine. Une histoire de liens tissĂ©s au fil du temps et notamment, via le dispositif TRAJET Ă  destination de porteur.euses de projets culturels oĂą la question d'Ă©cologie est insufflĂ©e Ă  plusieurs niveaux et de manière transversale. Un dispositif qui se voit parsemĂ© de moments forts oĂą se sont mĂŞlĂ©s des rĂ©cits et des regards diffĂ©rents sur un mĂŞme sujet. 

Point(s) de jonction

La question en filigrane : comment une mission liĂ©e Ă  l’écologie peut s’implanter, s’inspirer d’un et dans un rĂ©seau tout en inspirant et en s'inspirant d’autres secteurs culturels sur un mĂŞme territoire ? 

Pour faire miroir sur les deux tĂ©moignages prĂ©cĂ©dents et sur l’expĂ©rience de N2L : 

  • CrĂ©er une forme d’observation des pratiques Ă©cologiques marquantes en s’inspirant des autres secteurs : comment tel ou tel secteur apprĂ©hende la question Ă©cologique au niveau rĂ©gional ?
  • Le croisement des regards en crĂ©ant des espaces de discussions, en provoquant la rencontre et en ouvrant Ă  d’autres perspectives 
  • JournĂ©e organisĂ©e par l’interpĂ´le (nom que l’on donne Ă  la dynamique intersectorielle des Pays de la Loire) aux Ecossolies en octobre 2023 avec des professionnel.les multisectoriel.les qui se sont regroupĂ©.es autour de deux thĂ©matiques : le rĂ©emploi et les coopĂ©rations, deux thĂ©matiques aussi complĂ©mentaires que distinctes. Un temps de rĂ©cit : association de cinĂ©ma, maisons d’édition, ressourcerie culturelle, festival de musique, REEVE…
  • Des questions plus ou moins mises sur le devant de la scène par les diffĂ©rentes institutions : Centre National de la Musique, Centre National du CinĂ©ma, Centre National du Livre
  • Autre lieu de jonction intersectorielle : les coopĂ©ratives d’activitĂ©s et d’emploi comme Oz qui regroupe des professionnel.les de la culture

 

Transposition 


L’idée est d’observer les différents liens, les points communs de façon à ne pas toujours repartir de zéro mais de s’inspirer de l’existant afin de créer un commun et de prendre de la hauteur par rapport à sa propre filière pour évaluer des transpositions potentielles. Au regard des trois écologies - Association pour l’écologie du livre ; sociale, matérielle et symbolique, ces piliers sont duplicables dans le cinéma, les arts visuels, le spectacle vivant ou encore la musique.

Ces trois Ă©cologies permettent de dĂ©ployer un certain nombre de thĂ©matiques communes :

L'Ă©cologie dite matĂ©rielle : 

  • Les manifestations qu’elles soient littĂ©raires, musicales ou du spectacle travaillent – pour certaines dĂ©jĂ  sur des sujets liĂ©s Ă  l’écoresponsabilitĂ© via l’éco-labellisation comme avec le REEVE pour les Pays de la Loire qui pousse les structures culturelles organisatrices d’évènements quels qu’ils soient Ă  s’interroger sur ces propres pratiques et Ă  leur tour alimenter une rĂ©flexion commune : mobilitĂ©, alimentation, Ă©nergie, dĂ©chets et rĂ©emploi.
  • Via le rĂ©emploi : comment mettre les acteur.ices en lien ? La Ressourcerie Culturelle travaille sur la mutualisation et la location de matĂ©riaux, de structures, de scĂ©nographies et de matĂ©riel Ă©vènementiel. Des outils sont Ă  imaginer avec et pour les professionnel.les. 
  • CrĂ©ation d’un annuaire qui regroupe toutes les ressourceries ou matĂ©riauthèques Ă  destination des artistes ou crĂ©ateur.ices
     


L’écologie dite sociale :

  • Maillage territorial : se mettre en lien aussi avec les autres structures territoriales et partager les mĂ©thodes de travail  
  • Nouveaux modèles de gouvernance et nouveaux modèles Ă©conomiques
  • Droits culturels : accès Ă  la Culture
  • Formes de coopĂ©rations et de mutualisations existantes

 

L’écologie dite symbolique : 

  • Importance des imaginaires crĂ©Ă©s par le secteur culturel, comment apprĂ©hender demain avec de nouveaux rĂ©cits ? Parce que « Nous avons trop longtemps nĂ©gligĂ© collectivement le cĂ´tĂ© Ă©motionnel, le cĂ´tĂ© sensible, celui qui nous fait nous Ă©merveiller afin de rĂ©enchanter nos imaginaires pour nous engager dans une transformation de fonds Â» (« Rendre le spectacle durable pour rester vivant Â», La Scène) 
  • Imaginaires directement impactĂ©s par la concentration et la financiarisation que connaissent les mondes culturels quels qu’ils soient 
  • La question de la durĂ©e des Ĺ“uvres et le rapport Ă  la nouveautĂ© qui est une question largement sociologique et transversale : « La structure de l’offre artistique est en elle-mĂŞme consumĂ©riste Â» (« Pour une autre Ă©cologie musicale Â», Revue Audimat) 


« Le monde culturel ne peut pas fabriquer son Ă©cologie tout seul, faire comme si les questions environnementales n’avaient jamais Ă©tĂ© traitĂ©es (et dĂ©battues) dans d’autres sphères sociales et il est important de mettre sur la table les diverses approches. Â» (Ă©tude « Festivals et transitions sociĂ©tales Â» lancĂ© par le pĂ´le musique des Pays de la Loire et le REEVE)


Questions des participant.es 

  • Question du maillage territorial : Ă  partir d’un territoire, on rĂ©unit des personnes pour se questionner autour d’un champ de travail et de recherche 
  • Question de l’adaptation d’un territoire et un climat qui Ă©voluent : enjeu de faire un zoom sur le niveau local voir supra-local, comment le secteur culturel peut s’adapter Ă  cet environnement qui change au regard du changement climatique ? 
    Exemple : mettre en lien une librairie, une bibliothèque, une salle de spectacle sur un mĂŞme territoire sur ce sujet afin que ces acteur.ices aillent directement parler et de manière collective Ă  la mairie et/ou d’autres associations locales. Dans un but aussi de crĂ©er d’autres imaginaires sur la base de nouveaux rĂ©cits, comme les scenario 2050 de l’Ademe.
  • Interrogation d’une autrice sur le maillage et l’ouverture sur d’autres secteurs : langage d’un.e porteur.euse de rĂ©cit est parfois difficile Ă  vĂ©hiculer, il est parfois nĂ©cessaire de se questionner sur la rĂ©sonance de ces thĂ©matiques. Le regroupement interrĂ©gional fait porter un message plus entendable et entendu au niveau national afin de dĂ©finir un plaidoyer venant des professionnel.les et des structures qui travaillent sur le sujet.
  • Fresque des nouveaux rĂ©cits peut ĂŞtre un outil pour accompagner au changement de comportements et de rĂ©cits. Sur ce sujet, l'Ademe et le ShiftProject travaille directement aux cĂ´tĂ©s de scĂ©naristes de la tĂ©lĂ©vision ou du cinĂ©ma
  • Question de la mobilitĂ© dans le spectacle vivant, « la mobilitĂ© est un sujet pour la culture mais la mobilitĂ© n’a pas compris que la culture Ă©tait un sujet Â». Le sujet des mobilitĂ©s s'articule sur celles qui sont liĂ©es aux trajets domicile-travail mais pas encore sur les trajets liĂ©s aux loisirs. Pour continuer de penser en coopĂ©rations, il est nĂ©cessaire de « voir qu’il y a des personnes qui pensent comme nous dans d’autres secteurs. Â» 
  • La question de la concentration Ă©ditoriale et financiarisation dans les autres secteurs ? Tous les secteurs culturels sont touchĂ©s. Le secteur de la musique souffre d'une dimension verticale et horizontale de la concentration. Cette concentration est peut-ĂŞtre moins observable dans le spectacle vivant sauf certains théâtres parisiens qui sont dans des logiques d’ultraconcentration.

 

RĂ©fĂ©rences citĂ©es pendant le webinaire :

La Collaborative - Objectif 13 

La Collaborative « Engagements des professionnel.les du spectacle vivant dans la transition Ă©cologique » 

Divergences « Politiser le renoncement »

Cooprog 

Rubrique Ă©cologie de Mobilis 

Arviva « Transition Ă©cologique et coopĂ©ration Â» 

L'Association pour l'Ă©cologie du livre 

GalilĂ©e « Les Trois Écologies Â» 

Audimat « Pour une autre écologie musicale »

The Shift Project « Vers des Ă©conomies rĂ©gionales bas carbone – ExpĂ©rimentation en Bretagne » 

Festivals indĂ©pendants et non lucratifs « Festivals de musiques actuelles en Europe : qui possède quoi ? »  

Ministère de la Culture « Pour un engagement fort des bibliothèques dans la transition Ă©cologique »  

FILL - Les webinaires du programme "L'écologie du livre en régions"
 

Pour aller plus loin : 

RĂ©seau Actions-climats 

Boîte à outils de N2L

Espace Ressources Collectif des festivals 

2024 - Le Monde diplomatique « Le livre-marchandise, un danger Ă©cologique »  

2024 - Critikat « Penser un cinéma écologique »

2024 - La Scène « Rendre le spectacle durable pour rester vivant Â»

2023 - Slate « Des plateaux aux salles obscures, le cinéma peut-il être écolo? »