Si Magali Brazil est aujourd’hui programmatrice de la Maison de la poésie à Nantes, ce n’est pas en suivant un cursus classique du style responsable de projet culturel.
Après des études littéraires, elle a pu bénéficier d’une formation d’un an aux métiers de l’édition (Cecofop). Par ce biais, elle avait déjà mis un pied dans la porte : elle a commencé à développer un réseau qui l’a amenée à travailler avec les professionnels du livre. Puis une rencontre déterminante l’aspire vers la poésie contemporaine. Magali Brazil bénéficie alors d’un emploi jeune qui la fait entrer à la Maison de la poésie de Nantes. Une fois dans la structure elle développe une passion (jamais démentie depuis) pour le champ de la création poétique. Cette passion qu’entretient Magali avec militantisme se confond avec la vie, c’est « un outil de développement personnel ».
Pour ce métier, l’essentiel n’est pas d’abord le savoir faire, mais la passion. Au départ Magali est chargée d’appliquer la programmation établie par le comité d’administration. Son travail en bonne harmonie au sein de la structure l’amène naturellement à diriger progressivement la programmation. Définir une programmation culturelle demande un travail conséquent en amont, à savoir une veille permanente de l’actualité du monde de la poésie, être sans cesse à l’affût des auteurs émergents, des parutions éditoriales, de l’actualité des auteurs confirmés. Il s’agit de couvrir les vastes champs de la création poétique. La programmation a la double exigence de mettre en évidence les auteurs importants (tout en tenant à distance – autant que possible – ses seuls coups de coeur) et de trouver son public le plus large.
En ce sens, Magali Brazil est investie d’une lourde responsabilité : le choix qu’elle établira vaut acte artistique et politique. Ajoutons à ce choix délicat la nécessité de ne froisser aucune susceptibilité (institutions, auteurs, éditeurs), et l’on comprendra la nécessité de faire parfois quelques concessions. Les événements d’une saison vont du festival phare Midiminuitpoésie à la quinzaine de lectures publiques, auxquels il faut ajouter les résidences d’auteurs. Il faut aussi compter les événements organisés avec des institutions et des écoles. Cette multitude d’actions doivent suivre le fil rouge de la saison définie en amont par la programmatrice qui, pour rester au diapason, ne ménagera pas son temps personnel : il faut aussi lire, lire et lire de la poésie, et se déplacer sur de nombreux événements culturels. Aujourd’hui le métier évolue avec les pratiques d’écriture qui se jouent des disciplines artistiques. De plus en plus, les formes des textes sont transversales (arts plastiques, musique, danse…), et cette nouvelle manière de travailler la langue nécessite de s’adapter à leur diffusion.
Formations
Bac+2
• DUT Information communication, option métiers du livre – IUT de La Roche-sur-Yon
Bac+3
• Licence Lettres modernes, spécialisation métiers du livre – Université de Nantes
• Licence professionnelle Gestion de projets et structures artistiques et culturels – IUT d'Angers
• Licence professionnelle Communication et valorisation de la création artistique – Issoudun, Nancy, Toulon
Bac+5
• Master Direction de projets ou établissements culturels – Université d'Angers
• Master Spectacle vivant, gestion de projets culturels – UCO Angers