Il soufflait ce vendredi 22 octobre 2017 un petit air d’Italie dans les locaux de Mobilis. Était en effet proposée à quelques éditeurs des Pays de la Loire une formation « à l’international », aux pratiques de cession de droits, de coédition. Tout cela en vue d’une prochaine participation à la Foire du Livre de Bologne.
Huit éditeurs étaient représentés. Pour une foire spécialisée dans l’édition Jeunesse, on se disait qu’il aurait peut-être mieux valu démarrer à sept. Sept comme le chiffre magique des histoires pour enfants avec leurs sept nains, les septuplées de l’ogre, les bottes de sept lieues, les sept boules de cristal, etc. Mais à y regarder de près, cette invitation au voyage rassemblait bien, aux côtés d’un seul aventurier ligérien de l’édition jeunesse… sept aventurières. Sept ! Le conte est bon ! On pouvait commencer.
Alors, dans le rôle de la bonne fée chargée de déjouer les maléfices, de prévenir les pièges, d’indiquer les recettes des philtres du succès, Hannele Le Gras, assistée de sa collègue Emilie, a fait merveille. Elle a semé plein de petits cailloux blancs pour se repérer et trouver son chemin dans le maquis des contrats, des pratiques, des particularismes culturels.
Quand elle a ouvert le grand livre du monde, chaque page ou presque a été une découverte. On pressentait bien que les pays arabes ne toléraient pas, pour les illustrations des livres, de petits cochons tout roses dans un pré tout vert. Mais pouvait-on imaginer un éditeur américain, devant des images de bébés, de gentils putti, tout roses aussi, demander à ce qu’on habille de couches leur nudité ? On sait par ailleurs qu’il fait froid dans les pays nordiques et en Allemagne mais pouvait-on penser que les éditeurs locaux seraient aussi… frileux devant les choix graphiques et les couleurs pétulantes des albums français ? Et, en Corée, cette passion didactique, cette obsession du succès scolaire qui touchent jusqu’aux livres de loisirs : on y trouve souvent des questionnaires pour s’assurer du « sérieux » de la lecture des enfants !
Ces échappées lointaines n’ont pas détourné Hannele d’aborder la « cuisine » de la foire. D’évoquer l’art d’accommoder les catalogues « à la bolognaise », de choisir ses ingrédients, de trouver la meilleure présentation pour ce qu’on proposera aux acheteurs.
Même si un prochain atelier permettra de peaufiner ces choix, chacun a pu comprendre qu’il n’existe pas de recette magique. Distinguer dans son catalogue ce qui sera le plus à même d’éveiller l’appétit des visiteurs, voilà l’enjeu. Sans oublier que, comme la carte de la trattoria donne envie de goûter telle ou telle spécialité, les fiches de présentation se doivent aussi d’être très apéritives !
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(É)changer
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