En lien étroit avec ses activités, la Maison des écrivains étrangers et des traducteurs (MEET) propose aux lycéens des Pays de la Loire de concourir pour découvrir le plaisir de la traduction littéraire. Rencontre avec Elisabeth Biscay, responsable des actions pédagogiques à la MEET à Saint-Nazaire.
Parlez-nous de ce prix. Quelle est sa spécificité ?
La Maison des écrivains étrangers et des traducteurs est à l'origine de prix, soutenu par la Région des Pays de la Loire et développé en partenariat avec l'ATLF (association des traducteurs littéraires de France).
Le but est de faire découvrir le travail de traduction à des lycéens. Il est ouvert aux premières et terminales de toutes les sections et aux classes préparatoires, et s'adresse aux élèves qui aiment la littérature et les langues étrangères.
Beaucoup de prix existent pour les scolaires mais presque rien sur la traduction littéraire. À ma connaissance il n'y a que l'association ATLAS à Arles qui organise un prix Atlas Junior.
Plusieurs spécificités à ce prix : le texte proposé est celui d'un résident de la MEET (les élèves peuvent ainsi être en contact avec l'auteur), les membres du jury sont des professionnels de l'édition : un éditeur, un critique littéraire membre du prix Laure-Bataillon (prix organisé et remis par la MEET), deux traductrices.
Pourquoi organiser le Prix du jeune traducteur en Pays de la Loire ? Quels sont vos objectifs ?
Ce projet est au coeur des activités de la MEET. Il s'agit de mettre en lumière le métier de traducteur, valoriser la création étrangère, et pourquoi pas faire naître des vocations... Ce prix est réellement incarné grâce à la rencontre avec l'auteur et la validation par des personnes du sérail. Il répond également à une demande des enseignants qui n'ont pas toujours le temps d'aborder la traduction littéraire dans leurs enseignements... Pour preuve, j'ai des demandes pour l'organiser à présent en région Bretagne et en région parisienne !
Quels sont les lycées engagés dans l'opération ?
171 lycéens issus de lycées de toute la région participent à ce prix :
Aristide Briand - Saint-Nazaire (44)
Guist'hau - Nantes (44)
Joubert - Ancenis (44)
Grand air - La Baule (44)
Chevrolier - Angers (49)
Jacques Prévert - Savenay (44)
Rabelais - Fontenay-le-Comte (85)
Deux classes de prépa littéraires se sont aussi inscrites : Guist'hau à Nantes (44) et Montesquieu au Mans (72).
Comment les avez-vous sollicités et investis dans ce projet ?
Pour les contacter j'ai sollicité les inspectrices académiques qui ont informé directement les professeurs d'espagnol. Mais je sais déjà que certains n'étaient pas au courant et sont vivement intéressés pour participer à une prochaine édition... Il faut bien préciser que les enseignants ont un rôle fondamental d'information, de motivation dans ce projet. Mais ils n'aident pas les élèves dans la traduction, puisque le but est de les mettre dans la situation d'un "vrai" traducteur, qui se trouve seul face à sa page.
Les élèves qui ont rencontré l'auteur (Felipe Troya, équatorien), ont beaucoup apprécié et pu poser des questions spécifiques sur le texte à traduire : expressions, vocabulaire, protagonistes de l'histoire, etc., et même au-delà, sur la culture équatorienne.
Quelles sont les grandes étapes du prix ?
Le planning est volontairement serré pour rendre l'opération dynamique. Le projet a été lancé dès la rentrée de septembre 2016.
Entre octobre et décembre : rencontre avec un traducteur littéraire et avec l'auteur. Puis remise des traductions début janvier, et enfin attribution du Prix le 6 avril 2017, au Conseil régional des Pays de la Loire, en présence des membres du jury.
Télécharger le texte de l'équatorien Felipe Troya traduit par les lycéens