« Je plaisante, je plaisante, mais la situation est affreusement désespérée. (…) L’affaire était louche dès le début pourtant, l’ennemi n’est pas tombé du ciel, il sortait bien de quelque trou, verdammt, un enfant l’aurait compris. Quand avons-nous cessé d’être intelligents ou simplement attentifs ? »
Ute von Ebert, dernière héritière d’un puissant empire industriel, habite à Erlingen, fief cossu de la haute bourgeoisie allemande. Sa fille Hannah, 26 ans, vit à Londres. Dans des lettres au ton très libre et souvent sarcastique, Ute raconte à sa fille la vie dans Erlingen assiégée par un ennemi dont on ignore à peu près tout et qu’elle appelle « les Serviteurs », car ils ont décidé de faire de la soumission à leur dieu la loi unique de l’humanité. La population attend fiévreusement un train qui doit l’évacuer. Mais le train du salut n’arrive pas.
Et si cette histoire était le fruit d’un esprit fantasque et inquiet, qui observe les ravages de la propagation d’une foi sectaire dans les démocraties fatiguées ?
Comme dans "2084", Boualem Sansal décrit dans son dernier roman "Le train d’Erlingen ou La métamorphose de Dieu", la mainmise de l’extrémisme religieux sur les zones fragiles de nos sociétés, favorisée par la lâcheté ou l’aveuglement des dirigeants.
Né en 1949, Boualem Sansal vit à Boumerdès, près d’Alger. Son œuvre a été récompensée par de nombreux et prestigieux prix littéraires, en France et à l’étranger. Il a notamment reçu le Grand prix de la Francophonie de l’Académie française en 2013. Son dernier roman, "2084. La fin du monde", a reçu le Grand Prix du roman de l’Académie française 2015.
Une rencontre en partenariat avec l'Université Permanente, qui se déroulera à l'Amphithéâtre Kernéïs de la faculté de médecine.
Photo Boualem Sansal © C. Hélie / Gallimard