Les partages féconds de Valérie Linder

Publié le 23/05/2016 par Antoinette Bois de Chesne
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Formée à l’école Boulle en design d’espace, Valérie Linder est illustratrice, auteur et plasticienne installée à Clisson. Elle conjugue son temps entre son métier d’enseignante en design et arts appliqués qu’elle exerce à temps partiel et sa création. 

Les deux domaines la passionnent et se nourrissent l’un l’autre par le goût très fort de la découverte qui les relie : « je n’aime pas ronronner dans une seule recette. »

Les collections de cartes postales qu’elle produit depuis quelques années forment son laboratoire, des exercices au sens noble du terme pour expérimenter et chercher. C’est le même appétit qui résonne dans les partages qui font naître certains de ses livres. Si elle est sensible à la question de la rémunération des illustrateurs jeunesse, son travail lui donne les moyens financiers de créer uniquement sur des projets qui lui plaisent.

Collaborer avec un auteur lui permet de faire émerger de nouvelles formes en adaptant une écriture plastique avec ce que le texte exprime. Ce sont des rencontres de création qui débouchent souvent sur des amitiés nourries par les pratiques conjuguées. Valérie Linder est en exploration perpétuelle, ses publications en sont les étapes et non pas les aboutissements, d’où la grande diversité de collaborations possibles. Il peut arriver qu’un texte infuse sur une longue période durant laquelle elle produit  alors un très grand nombre d’illustrations. Les gestes du linge, sur les textes d’Amandine Marembert, est né ainsi.

Le rôle de l’éditrice Anne Leloup, des éditions Esperluète, a été essentiel : elle a su, dans la profusion des textes et des dessins reçus, de proposer un chemin. « Comme ça faisait deux ans que l’on travaillait à ce projet, il était très difficile de prendre du recul et de faire un choix. L’éditrice est très importante par la pertinence de son regard extérieur. »

Cette illustratrice aime à ouvrir des pistesen apportant plusieurs propositions (univers, techniques, formats...) sur un projet afin que l’échange se construise dans une vraie liberté mutuelle. De plus, les contraintes ou les discussions de publication lui plaisent pour l’avancée dans le travail que cela lui procure. Ainsi pour l’album Amouramours,  réalisé avec sa sœur Anne Bonin, sa proposition initiale – un petit livre plié où tous les dessins étaient à l’encre et aux traits – a radicalement évolué à la demande de l’éditrice. 

Le projet de départ est devenu son chemin de fer pour développer et tout imaginer à nouveau, en reprécisant les détails des personnages et des lieux. « C’était vraiment intéressant, l’éditrice m’a fait avancer là aussi. Ces rencontres me poussent à aller où je ne serais pas allée seule. »

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