Depuis le début des années 2000, MidiMinuitPoésie, festival de la Maison de la Poésie de Nantes, affirme la diversité et le dynamisme d’un genre littéraire qu’on imagine parfois, à tort, mièvre, passé ou étriqué.
La surprise est la norme depuis la première édition, et ce format original permet au public de passer un demi-jour en poésie, de vivre ainsi lui aussi une sorte de performance, physique et sensorielle, laquelle est très appréciée : la fréquentation est de 2 000 personnes pour chacune des dernières éditions. « MidiMinuit, dans sa forme, est relativement unique dans l’Ouest et offre une proposition différente dans une ville aux événements culturels multiples, » affirme Magali Brazil, directrice de la Maison – et du festival.
Le cadre originel du festival s’est depuis longtemps fait « déborder », spatialement (basé au Lieu unique après quelques années au Pannonica, le festival agite des endroits toujours plus variés de Nantes, de la fac à un ring de boxe à Malakoff) et temporellement. Si le point d’orgue demeure ce samedi de lectures et de créations, de midi à minuit, les propositions s’étalent sur une bonne demi-semaine en amont, du mercredi au dimanche. « L’inscription d’actions originales dans l’espace public, de façon renouvelée chaque année, crée la surprise et va à la rencontre des passants. Ces propositions dans la ville sont conçues pour intéresser un public large, ce qui se vérifie chaque année. »
L’augmentation de fréquentation a été régulière et constante. Un travail à l’année y contribue. « L’augmentation récente des publics se situe sur les actions culturelles, plus nombreuses depuis 2018. Nous sommes aujourd’hui beaucoup plus repérés, et donc sollicités : une augmentation de plus de 50 %, avec trois classes de lycées, quatre classes d’écoles primaires, une ouverture vers les seniors par un travail avec une maison de retraite, et les familles (projet avec l’open school de l’école supérieure des beaux-arts Nantes Saint-Nazaire). »
Cette augmentation se double d’une diversification « notable et plutôt rare pour un événement littéraire : la mixité générationnelle et sociale de notre public. Depuis quelques années, les poètes ont développé les collaborations avec d’autres artistes : nous aimons programmer des auteurs qui vont en ce sens ou leur proposer des petites formes en lien avec d’autres arts. Cette dynamique permet de capter un public jeune, abordant la poésie par l’écoute et une expérience personnelle sensible, prolongée ensuite vers le livre ; de faire ainsi comprendre de façon empirique que la poésie n’est pas “difficile”, mais propose des ouvertures, des outils et chemins de pensée sur nos rapports à la complexité du monde. »
Qui sont les lecteurs ?
D’après le dernier baromètre réalisé par le CNL sur les pratiques de lecture en France, on s’aperçoit que les perceptions et…
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