Bibliothécaire indépendante au sein d’une entreprise de portage salarial depuis 2006, Marie-Claude Pasquet s'est spécialisée dans la gestion du patrimoine écrit.
Elle met son expérience et ses compétences au service des structures régionales pour le livre, des collectivités territoriales qui conservent des fonds patrimoniaux ou bien encore des organismes de formation.
Elle a ainsi réalisé de nombreuses missions pour le signalement, la conservation ou la valorisation des fonds patrimoniaux dans la plupart des régions de France et pour des établissements de taille et de nature très différentes.
Vous avez le statut de bibliothécaire indépendante : comment résumeriez-vous votre parcours de formation ?
Ma formation me permet d'apporter trois regards complémentaires dans mon approche des collections patrimoniales : celle de l'historienne, de la bibliothécaire, et de la spécialiste en conservation préventive. En effet, j'ai initialement reçu une formation universitaire de médiéviste, avant d'obtenir mon Certificat d'aptitude aux fonctions de bibliothécaire. Puis, j'ai été élève associée à l'École nationale supérieure des bibliothèques de Villeurbanne. Je me suis enfin spécialisée en conservation préventive à la Sorbonne.
En quoi consistent vos différentes interventions en bibliothèque ?
Je me consacre uniquement aux collections patrimoniales des bibliothèques et établissements de conservation : je n'interviens donc pas sur les collections courantes de lecture publique, qui requièrent une autre compétence. Mes actions peuvent être très variées, mais on peut les regrouper en 4 catégories : le conseil, le traitement, la valorisation et la formation. La première constitue mon cœur de métier. Elle relève du domaine de l'expertise, du conseil et de l'assistance, au service d'une bibliothèque [...] ou d'un territoire [...].
Concrètement, comment procédez-vous pour apporter conseil aux professionnels ?
Il s'agit d'abord d'effectuer un état des lieux des collections, en prenant en compte différents paramètres :
- le relevé de l'état des ouvrages et des conditions de conservation, une étude globale du magasin de conservation jusqu'au mobilier, des collections et enfin de l'ouvrage ;
- le second paramètre permet d'évaluer leur visibilité, en examinant leur traitement intellectuel : autrement dit, il s'agit de vérifier si les ouvrages sont signalés dans un inventaire ou un catalogue ;
- enfin, la dimension historique est centrale car elle vient éclairer leur état et détermine leur statut juridique : en d'autres termes, s'agit-il de fonds d'État ou bien relevant de la propriété de la collectivité ?
Suite à cette immersion, je prends de la hauteur afin d'établir un diagnostic, qui souligne les points forts et éventuelles difficultés rencontrées dans l'analyse du fonds, qui aboutit enfin à une série de préconisations, de pistes d'actions à mettre en œuvre. Ces trois étapes (état des lieux, diagnostic, préconisations) constituent les 3 grandes parties du rapport que je remets aux collectivités, afin qu'elles s'approprient leur patrimoine. Il ne faut pas négliger cette restitution à l'équipe : j'envisage mon travail de concert avec les bibliothécaires, auxquels je souhaite transmettre et partager la connaissance de leurs collections.
Quels sont vos autres domaines d'intervention ?
À côté de ces missions d'accompagnement, j'interviens parfois de façon plus active dans le traitement des fonds : je suis ainsi amenée à réaliser des opérations de catalogage, de préparation de collections pour un éventuel déménagement, un montage de dossier de restauration… C'est le cas en ce moment en région Provence-Alpes-Côte d'Azur où j'entreprends le catalogage pour les bibliothèques de Barcelonnette et Fréjus, dans le cadre du plan régional de signalement.
Autre exemple, la rédaction de notices décrivant les fonds dans le Catalogue Collectif de France est à mettre en relation avec un autre aspect de ma mission : la valorisation des collections auprès d'un public élargi. J'ai ainsi mené un travail éditorial autour de la publication du catalogue des incunables du Nord-Pas-de-Calais.
La dernière catégorie relevant de mon champ de compétence est celle de la formation : initiation au catalogage du livre ancien, au dépoussiérage ou encore au conditionnement… Autant de thématiques auxquelles j'ai l'habitude de répondre pour le compte des centres régionaux de formation ou pour des demandes plus individuelles.
Quelles sont les spécificités d'une description de livre ancien ?
Ce qui distingue le catalogage d'un livre ancien par rapport à un livre courant, c'est son caractère unique. Chaque description d'exemplaire est une véritable enquête sur ses particularités (reliure remarquable, provenance étonnante, éventuelles annotations). Il faut en même temps savoir que ces objets ne sont pas forcément ce qu'ils révèlent au départ : l'auteur peut être fictif, tout comme le lieu d'édition, afin de déjouer les règles d'attribution de privilèges.
Il est parfois nécessaire de partir à la recherche de l'information manquante en élargissant ses explorations hors du livre, dans les inventaires ou encore dans les archives qui peuvent apporter de précieux éléments de compréhension. Il y a toujours un aspect caché, qu'il n'est d'ailleurs pas toujours possible de révéler...
Cette ressource provient du site de l'Agence régionale du Livre Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Le lien de l'article : https://www.livre-provencealpescotedazur.fr/blog/metiernbsp-bibliotheca…
Fichier attaché | Taille |
---|---|
Plaquette de présentation Marie-Claude Pasquet | 564.44 Ko |