🚨 Culture en Crise 🚨

Anicet Thomas, chargé de diffusion

Publié le 04/10/2018 par Mathilde Roux
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Anicet Thomas est représentant exclusif pour Les Belles Lettres, société de Diffusion-Distribution (BLDD).

Son rôle est de visiter des librairies pour leur présenter les nouveautés d’une cinquantaine d’éditeurs qui seront publiées dans les deux mois à venir, soit une centaine d’ouvrages exclusivement diffusés et distribués par son groupe.

À la fois passionné de lecture et très communicatif, il a trouvé dans ce métier un aspect profondément humain et formateur : « j'apprends tous les jours sur des sujets extrêmement divers ! » De plus, Anicet souhaitait exercer un métier qui lui permette de voyager et d’être souple dans ses horaires. Enfin l'aspect commercial ne le rebute pas, bien au contraire, car s'il s'agit de défendre un bien qui est plus qu'un objet de consommation.

En cela, son métier revêt un aspect militant qui lui sied particulièrement, le diffuseur étant un passeur de textes : « La principale valeur qui lie l'ensemble de nos éditeurs est de faire circuler au mieux, et je m'y emploie de toutes mes forces, les idées novatrices, les concepts forgés récemment, les tentatives révolutionnaires en littérature ou en sciences humaines, pour peu qu'elles soient à visées émancipatrices. » Il n'y a aucune censure sur les publications étant donné que ce sont des éditeurs indépendants (non affiliés ou financés par les Belles Lettres).

Le métier de diffuseur est très enrichissant et engagé mais pas facile tous les jours. Il faut un moral à toute épreuve. Le représentant doit défendre des textes que les éditeurs ont parfois mis des mois à concevoir et ont pris le risque de le financer. « Je me dois d'être à la hauteur de leur travail, donc extrêmement enthousiaste et curieux, sans tomber non plus dans l'excès de zèle ».

La principale difficulté du métier ? La surproduction éditoriale, mais aussi la situation actuelle où les libraires indépendants sont concurrencés par Amazon, et où les jeunes générations sont submergées par le tout numérique. « Si la bascule arrive, alors plus besoin de représentants, de libraires et d'éditeurs... et de livre. » Sa profession se trouve menacée mais pourrait aussi avoir un bel avenir car il y a de très bons représentants et les libraires sont solidaires des diffuseurs, surtout indépendants. « Je crois indiscutablement que des structures comme les Belles Lettres restent un rempart et un modèle face à ces modifications de la chaîne du livre. »

 


 

Formation

Il n’existe pas de formation spécifique pour être diffuseur. Anicet a suivi un cursus éclectique qui lui sert finalement plutôt bien : DEUG de sociologie, puis une année de Marketing, une Licence de Lettres Modernes et Communication, et enfin une formation pro de 9 mois au CECOFOP à Nantes.

On peut recommander une formation générale dans l’édition comme la licence Métiers du livre : édition et commerce du livre (MEDIT) de la Roche-sur-Yon ou le Master pro Livre et médiations à l’université de Poitiers.

Un cursus axé communication comme le DUT Information et Communication de la Roche-sur-Yon peut aussi être une bonne base.