La publication, en décembre 2015, d’une étude commandée par la DGE et l’UNIC, intitulée Imprimer en France, l’avenir de la filière a encouragé Mobilis à poursuivre la mise en place de conditions d’échanges et de débats entre éditeurs et imprimeurs. Une première rencontre en ce sens avait été initiée par le Coll.LIBRIS en 2015 avec le GIO (Groupement des Imprimeurs de l'Ouest).
Cet atelier, qui a accueilli une vingtaine de participants, principalement des éditeurs, a été l’occasion, à l’échelle régionale, de récolter les besoins de chacun, de présenter les opportunités et les mutualisations possibles.
L'étude mentionnée plus haut souligne les fragilités de l’industrie du livre (30 à 40% des livres sont imprimés à l’étranger) et surtout l’importance de mettre en place des actions collectives d’accompagnement.
Elle propose également aux acteurs de développer 5 axes prioritaires de travail :
- développer la cohérence et les synergies dans la chaîne du livre (encourager les industriels à conduire des actions collectives structurantes pour la filière) ;
- optimiser les flux d’informations entre les différents acteurs, du libraire à la plateforme de distribution ;
- promouvoir la fabrication française du livre dans une démarche collective ;
- accompagner les industriels vers l’industrie du futur en améliorant les services ;
- valoriser les atouts de l’imprimerie française de livres.
Impression versus éditeurs : du conseil, de l'écologie... et des craintes
Pour la plupart des éditeurs présents, les principaux critères de choix sont le prix et la qualité. Pour mieux cerner l'offre et satisfaire leurs besoins en terme de fabrication, ils souhaiteraient recevoir de la part des imprimeurs plus de conseils pour optimiser les coûts et augmenter la qualité.
Par ailleurs, la création d’un label régional avec l’argument tendanciel du « circuit court » permettrait d’accroitre une sensibilisation du public et de créer une véritable coopération entre tous les acteurs du livre.
Enfin, les petits éditeurs, par essence toujours à la recherche de moyens de se distinguer au coeur de l'offre pléthorique, expriment leurs craintes face à l'idée de mutualiser leur fabrication à plusieurs : la mutualisation pourrait, selon eux, induire une perte de qualité, une uniformisation et pourrait nuire à la diversité éditoriale.
Impression de livre versus imprimeurs : de la formation, de l'anticipation... et une charte socio-écologique
De leur côté, les imprimeurs soulignent le manque de formation des éditeurs ainsi que l’absence de visibilité du planning d’impression.
Pour mutualiser, il faudrait un certain volume d’affaires et mettre en place un planning d’impression. L’économie pourrait être de l’ordre de 10 %. Il suffirait seulement que 4 à 5 éditeurs s’accordent pour imprimer la même semaine. Mais certains éditeurs soulignent leurs difficultés d’anticiper à long terme.
Pour améliorer les rapports avec les distributeurs, il serait aussi souhaitable, à l’échelle régionale, de créer une plateforme pour permettre de stocker et ainsi diminuer les contraintes de délais.
Enfin, certains imprimeurs sont plus favorables à la notion de charte - plutôt que de label - qui prendrait en compte l’environnement social avec entre autres des critères écologiques comme la proximité géographique.
Le chemin est encore long pour trouver des points de convergences mais cet atelier a permis de montrer la force de proposition des imprimeurs de la région et l’intérêt des éditeurs pour ces échanges. Mobilis, à travers la commission Économie du livre, doit ainsi continuer à favoriser le dialogue entre ces différents acteurs.
Quelles pistes de coopération pour le livre et la lecture en Pays de la Loire ?
Pendant toute une journée, le 15 mars 2016, sur le Campus de La Roche-sur-Yon (85), les acteurs du livre et de la lecture des…
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