Les fonds patrimoniaux – anciens, rares ou précieux – appartenant aux collections publiques sont porteurs d’une mémoire, d’un savoir, d’une histoire. On ne peut se passer de la matérialité des œuvres patrimoniales comme témoins à transmettre aux générations futures.
Avec l’attention accrue portée aux valeurs patrimoniales dans la société contemporaine, le métier de conservateur s'est enrichi de nouveaux enjeux. L’augmentation des risques et la fragilité des collections des « cathédrales de papier » font de la protection du patrimoine écrit et graphique l’un des défis à relever dans les années à venir pour les bibliothèques.
La démarche à engager est double : aller vers la réduction des vulnérabilités d’une part et vers des protocoles d'évacuation et de réponse en cas de sinistre, d’autre part.
Les 54 bibliothèques municipales et intercommunales classées conservent une part importante et prestigieuse du patrimoine écrit et graphique français, dont des pièces exceptionnelles et des documents aussi précieux que rares. Ces collections représentent 7,7 millions de documents, soit plus du quart du patrimoine des bibliothèques territoriales françaises en région estimé à 30 millions de documents. En dépit d’avancées notables, la protection de ces collections face aux risques de toute nature reste en-deçà des attentes et semble se heurter à une diversité de facteurs internes ou externes qui freinent l’élaboration de plans d’urgence véritablement opérationnels. Ainsi, 78 % des bibliothèques classées ne sont pas encore dotées d’un plan d’urgence.
Compte tenu de la situation, trois axes sont à travailler en parallèle :
– Anticiper, car aucune bibliothèque n’est à l’abri d’un drame, en effectuant une analyse méthodique des risques propres à chaque bâtiment et mener un travail de répertorisation des documents prioritaires en cas d’urgence ;
– Sensibiliser et former les équipes, car aucune protection n’est possible sans une large adhésion ni sans l’existence d’un personnel qualifié ;
– Préserver les collections patrimoniales et prévenir les risques avec un plan d’urgence opérationnel dans chaque bibliothèque, élaboré avec les services de secours de la collectivité et du département (SDIS).
L’objectif d’un plan d’urgence dans chaque bibliothèque patrimoniale doit devenir une priorité nationale. Une directive nationale d’orientation (DNO) devrait fixer un cadre stratégique autour de l’obligation faite à chaque bibliothèque patrimoniale de disposer d’un plan d’urgence avec une priorité pour les 54 bibliothèques classées. De même, une liste prioritaire de bibliothèques relevant du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche serait à établir.
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