PCPP : que désigne ce sigle à postillons ? Une entente collective des bibliothécaires pour tenter de mettre un peu d’ordre, d’économie et de raison dans le difficile et délicat problème de la conservation des périodiques. Un Plan de Conservation Partagée des Périodiques.
Imaginez la quantité de revues stockées dans chacune des bibliothèques ; certaines sont quotidiennes (27300 numéros par exemple pour Ouest France depuis 1944), d’autres seulement trimestrielles, mais existent depuis plus d’un siècle comme le Bulletin monumental (depuis 1834). Et les numéros continuent d’arriver, inexorablement.
Alors on tasse et on entasse, mais vient le jour où l’on ne peut plus pousser les murs ni ajouter des étagères. Certaines revues fragiles se détériorent. La communication au lecteur devient problématique.
On regarde alors dans le Sudoc-PS pour… comment ? qu’entends-je ? Vous ne connaissez pas le Sudoc !!!!!! Malheureux, Sophie Goron, grande prêtresse du sudoc Pays de Loire, va vous écharper. J’explique donc. Si vous voulez savoir dans quelle bibliothèque se cache la revue de vos rêves, il faut consulter le Sudoc. Non seulement vous aurez la fiche d’identité complète de la revue (naissance, périodicité, éditeur…), mais surtout vous verrez la liste de toutes les bibliothèques qui la conservent. Encore plus fort, vous aurez même le détail des numéros que les bibliothèques possèdent.
Je reviens au PCPP. C’est justement grâce au Sudoc, travail collaboratif à l’échelle nationale, que nous, bibliothécaires, avons eu l’idée d’aller plus loin. Puisque nous savons qui a telle revue et tels numéros de cette revue, nous pouvons nous répartir la conservation de ces revues, proposer à nos voisins un transfert de collection, combler des lacunes. Et nous engager par convention, à :
- - ne pas jeter une revue sans vérifier sa disponibilité ailleurs (et oui ce sont des choses qui arriventaient)
- - devenir bibliothèque référente pour certains titres de notre choix et garantir alors leur conservation jusqu’à l’infini et au-delà
C’est ainsi qu’à la dimension nationale du Sudoc vient se rajouter une échelle régionale, un maillage territorial : les PCPP sont régionaux, le nôtre s’appelle le PCPL pour Pays de la Loire. Pourquoi une répartition par région ?
- faciliter les déplacements, les échanges, les dons des collections (économie de transport).
- limiter les déplacements du lecteur.
- pouvoir nous réunir plus souvent et à moindre frais. QUOI ?!?
Et oui, on assume. Se réunir, se rencontrer, découvrir des bibliothèques méconnues, des trésors incroyables, des collègues passionnant-es, on adore. Converser pour mieux conserver c’est notre credo. Nous créons et consolidons un réseau professionnel et, pourquoi pas, amical. Le lecteur en profite car nous enrichissons notre connaissance des lieux ressources de proximité, nous en profitons car nous découvrons d’autres modes de fonctionnement, des idées neuves, des expérimentations qui viennent nourrir notre mission : mettre à disposition du plus grand nombre la richesse incroyable de ces millions de quotidiens, mensuels et irrégulomadaires de tous poils répertoriés, classés, analysés, traités, choyés dans les 30 bibliothèques des Pays de la Loire qui forment le réseau du PCPL.