Marie.O Galopin, coloriste BD

Publié le 03/12/2018 par Patrice Lumeau
Catégorie

Pour devenir coloriste, une formation en arts est le minimum requis. Marie-O Galopin a dĂ©butĂ© ainsi. Ă€ peine sortie de formation, elle se retrouve Ă  coloriser des planches. 

Très vite Marie-O devient la collaboratrice attitrĂ©e de l'auteur Christophe Gaultier. Le premier album qu’elle met en couleur, Robinson CrusoĂ©, lui permet d’intĂ©grer la collection Ex-libris, dĂ©diĂ©e Ă  la mise en image des classiques de la littĂ©rature. D’autres collaborations suivront. Cette entrĂ©e chez Delcourt la propulse dans le mĂ©tier.

La colorisation est entièrement numĂ©rique, Marie-O manie la palette graphique sous Photoshop. Une formation au logiciel d’image s’avère indispensable. Travailler la couleur demande un esprit crĂ©atif, « une forĂŞt pluvieuse peut devenir mĂ©lancolique ou bien dramatique selon la couleur choisie Â». La coloriste apporte son regard singulier, « la couleur raconte, amène des sentiments Â». Marie-O recherche ce qui s’associe le mieux au trait du dessinateur. Exemple : elle reçoit de son Ă©diteur quatre pages test avec le scĂ©nario. Ă€ elle de faire vivre l’histoire. L’auteur lui rĂ©pondra alors si cela lui convient ou s'il demande retouche.

En BD, l’éditeur propose gĂ©nĂ©ralement une enveloppe budgĂ©taire que se partagent l’auteur, le scĂ©nariste, le coloriste. Marie-O Galopin prĂ©fère ĂŞtre payĂ©e Ă  la page (en moyenne 90 € la page). 

Le mĂ©tier souffre d’un manque de visibilitĂ© et de reconnaissance. Le nom de Marie-O Galopin apparaĂ®t en petit sur Alt life de Cadène et Falzon. Quasiment jamais un coloriste ne sera invitĂ© Ă  une sĂ©ance de dĂ©dicaces, moment-clef de la sortie d’un album. En France, il y aurait entre cinquante et cent coloristes. Beaucoup sont femmes d’auteurs de BD, et restent des collaboratrices. 

Ă€ force de passer ses journĂ©es vissĂ©e Ă  l’écran, Marie-O songe Ă  se diversifier en intervenant dans les Ă©coles (ou se former Ă  la restauration de tableau ?). Ce mĂ©tier, en plus d’une grande sensibilitĂ© Ă  la couleur, demande « d’être contemplatif et curieux Â». Comme tout mĂ©tier artistique, une veille culturelle est indispensable. Pour en vivre comme indĂ©pendant, il faut rĂ©ussir Ă  entrer dans le petit monde de la BD. IntĂ©grer le rĂ©seau des auteurs et Ă©diteurs est la condition sine qua non.

 


Formation

N’espĂ©rez pas dĂ©crocher un diplĂ´me de coloriste : ça n’existe pas. Il n’y a pas de piste balisĂ©e pour exercer ce mĂ©tier.  La base est une formation en arts, dans l’idĂ©al avec une spĂ©cialisation en bande dessinĂ©e.

L’EESI (École europĂ©enne supĂ©rieure de l’image d’AngoulĂŞme et de Poitiers) propose :

  • un DNA (diplĂ´me national d’art)
  • un DNSEP (diplĂ´me national supĂ©rieur d’expression plastique), tous deux avec une mention "bande dessinĂ©e"
  • et aussi un master spĂ©cialisĂ©.