Camille Pillias travaille comme iconographe indépendante depuis 20 ans.
Touche-à -tout de la photographie et de l’édition (entre autres directrice artistique et éditorial, auteur et commissaire d’expositions), Camille Pillias travaille comme iconographe indépendante depuis 20 ans, avec différents types de missions : trouver ou commander une image pour illustrer une couverture, ou proposer et sélectionner l’ensemble des images accompagnant un ouvrage. Dans le premier cas, l’image doit inciter à entrer dans le livre, en cohérence avec le titre et la 4e de couverture. Dans le second, l’iconographe recherche des images ou les fait produire par un photographe. Ajoutant une narration visuelle au texte d’un auteur, son travail consiste à proposer un juste contrepoint aux mots ; « notre métier, c’est d’écrire par l’image ».
Pour Camille, ce métier requiert de la rigueur, de la curiosité et bien sûr un « œil ». L’essentiel ? Nourrir une solide culture visuelle qui s’étende à tous les arts et médias et avoir une bonne dose de débrouillardise. « Quand j’ai commencé, il n’y avait pas Internet ! On travaillait dans les photothèques, les bibliothèques, les fonds institutionnels, chez les collectionneurs, avec le bouche à oreille et en contact avec les photographes. »
Aujourd’hui, les images abondent sur Internet, de nombreux sites diffusent des images sans en donner ni même en connaître le copyright. Le respect du droit d’auteur se trouve malmené. Or le rôle de l’iconographe est d’en être garant. Camille déplore aussi une tendance malheureuse à la baisse de la qualité, notamment en raison des budgets tirés vers le bas dans l’industrie du livre, et une profusion de photographes maîtrisant la technique au détriment de l’attention portée au sens et à la narration.
Mais « cette quête me plaît, c’est un véritable métier de détective : remonter jusqu’à la source d’une image, la satisfaction d’en avoir retrouvé les droits, l’histoire et l’origine est un véritable plaisir. Chaque fois j’ai appris et découvert des fonds et des histoires fabuleuses. »
Elle cite Nicolas Bouvier, iconographe méconnu : «Depuis trente ans, je suis chercheur d'images. Ce métier, aussi répandu que celui de charmeur de rats ou de chien truffier, ne s'enseigne nulle part. C'est dire qu'on ne le choisit pas ; il vous choisit, vous attrape au coin du bois... C'est un contrepoint merveilleux à la culture du texte.»
Les formations
Il n’existe pas d’école d’iconographie en formation initiale.
Les formations universitaires en histoire de l’art, en documentation et en édition, ou encore en photographie proposent cependant des enseignements qui permettent d’acquérir une culture de l’image et d’appréhender l’iconographie.
Les stages en maisons d’édition ou en agences de photographie permettent de se professionnaliser.
L’EMI-CFD et le CFPJ proposent une formation professionnelle dans le cadre d’une reconversion. L’INTD propose au Cnam une formation de documentaliste avec une option iconographie.
Copyright : "Deux pages successives in Marshall McLuhan, The Medium is the Massage, Gingko Press, 1967 et 2001."