Les yeux d’Alix par Gwénola Morizur et Fanny Brulon. Un livre pour apprendre à aimer les différences, un livre pour montrer que l’on peut être différent et heureux. Lecture de Carole Poujade.
Les grosses lunettes d’Alix s’imposent. Elles lui mangent le visage et débordent sur les côtés. Elles font écho à ses cheveux et à ses yeux noirs. Alix n’y voit pas clair. C’est pourquoi elle aime le crépuscule et la nuit. C’est aussi pourquoi elle sent mieux que les autres les qualités cachées et les devine de ses doigts serrés.
“On a beau voir, on se sait même pas contempler”, dit-elle. On peut être enfant, on peut ne pas voir et pourtant être ô combien clairvoyant quant au monde qui nous entoure. Alix est une enfant décidée.
“Fais pas l’oiseau”, lui dit sa mère. Curieux, non? Justement c’est de l’alouette qu’elle rêve. Et lorsqu’on lui demande de faire un vœu, pourquoi ne dit-elle pas qu’elle voudrait voir? Non, elle voudrait voler ! C’est alors que la magie opère et que la nuit se fait jour. Alix affronte la lumière en souriant.
Les illustrations multiplient les couleurs, les fleurs et leurs pétales. Elles sont claires, nettes, précises. Point de flou ni de brouillard. Alix s’accroche à l’horizon. Cet envol lui permettra-t-il cependant de se rapprocher des autres? Les autres se décideront ils à faire un bout de voyage avec elle? Le livre ne le dit pas mais bien sûr qu’on le souhaite.
Les yeux d'Alix, de Gwénola Morizur et Fanny Brulon, Editions d’un Monde à l’Autre, 43 pp., 13€, ISBN 978-2-918215-27-1.