N47, revue de poésie, n° 29

Publié le 12/07/2016 par Claire-Neige Jaunet
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Découvrons le riche nouveau numéro de la revue de poésie N47, qui présente un hommage au poète palestinien Ashraf Fayad et qui ouvre de nombreuses perspectives sur la poésie contemporaine.

Ce numéro de la revue N47, outre un hommage au poète palestinien Ashraf Fayad, développe ses quatre rubriques habituelles.
Dans Pleins formats trois poètes trouvent leur place : Myriam Eck, en quête de lien entre le corps et la terre, Marcel Migozzi auscultant la "crise de poussière" qu'est la vie, et Michel Thion qui tâtonne dans des jeux de reflets où l'on ne sait plus qui réfléchit et qui est réfléchi.

La rubrique Plurielles, "ouverte à des écritures nouvelles ou confirmées", présente des poèmes de quinze auteurs chez lesquels on discerne trois tendances. Il y a ceux qui restituent dans un désordre verbal le bric-à-brac des jours : Michel Naepels, Fabien Pio, Marie-Laure Zoss, Thierry Le Pennec, et d'une certaine manière Emilien Chesnot dont la page blanche prend autant d'importance que les mots qu'il y dépose au compte-gouttes.

Viennent ensuite ceux qui ouvrent une brèche. Simon Martin s'aventure dans l'espace imprécis qui différencie l'homme et l'animal, ou dans l'époque lointaine où les espèces cherchaient leur place. Nathalie Riou va dans le territoire des contes, des souvenirs, des ailleurs. Et il y a ceux qui expriment une acuité particulière. Antoine Bertot et Patrick Beaucamps observent ce qu'ils voient, depuis un train, depuis une fenêtre... ou depuis eux-mêmes... Vision extérieure, vision intérieure ?... Plus sensible à l'audition, Jean-Pierre Chambon écoute la "liste non close des bruits" et ce qui "résonne" en lui. Jacques Vandenschrick explore sa géographie intérieure peuplée de fantômes personnels. Maria Tavera chemine entre ombre et lueurs, silence et parole, et Fabrice Farre cherche sentiers et chemins pour passer, à travers herbes et jardins, "la saison de l'effort". Isabelle Damotte et Antoine Boisseau empruntent le regard du peintre, l'une avec un poème en forme de maternité, l'autre avec la fascination de "la couleur exacte".

Sentiers, une rubrique consacrée à une problématique, aborde ici “le blanc et/ou le silence dans le poème”. Les analyses de sept auteurs ouvrent un questionnement : le lecteur doit-il devenir "le co-auteur de l'écriture du silence"?  ou bien, comme James Sacré, dirons-nous que "dans une page de livre il n'y a pas de place pour le silence" ? L'espace blanc fait-il vivre le poème, est-il "silencieux" ou "bavard", faut-il le voir ou bien l'entendre ?...

La revue, qui comporte aussi Un Cahier plastique et des Notes de lecture, nous ouvre beaucoup de perspectives.

N47, revue de poésie, n° 29, janvier 2016, 108 pages, 15 euros.