Dialogues de fleurs, un livre où la “fable botanique” est à l’honneur, où les plantes prennent vie dans un langage plein de poésie. Lecture de Gérard Lambert-Ullmann.
Qui, du narcisse ou de la rose, sortira vainqueur du débat qui les oppose “comme dans une campagne électorale où tous les coups sont permis”? Que sait-on de la soif du nénuphar? Comment le jujubier arrêta-t-il la hache du bucheron? Quelle est la requête de la pastèque?
Si la fable animalière est célèbre, la fable botanique est plus rare et moins connue. C’est le mérite de ce petit livre de sortir de l’ombre ces textes inédits, traduits pour la première fois de l’arabe médiéval et adaptés par Mohammed El Faïz, où les plantes prennent vie dans un langage plein de poésie, de sérieux mais aussi, parfois, de dérision. On trouve là une manière élégante et drôle d’exposer les qualités botaniques et thérapeutiques des plantes, arbres fruitiers, fleurs, aromates, mais aussi une sorte de parabole sur l’humanité, “le monde des fleurs animées n’étant pas sans rappeler celui des humains avec ses passions jalouses, ses luttes pour la domination, ses chicanes et ses penchants narcissiques”, souligne le conteur. Richement illustré des dessins très colorés d’Anne Sorin, ce petit livre, produit par les discrètes mais très intéressantes éditions Petit Génie, basées à Saint Nazaire, est un régal pour les yeux et l’esprit.
Dialogues de fleurs, de Mohammed El Faïz, Editions Petit Génie, 128 p. 16 €, ISBN 9791093104102