Georges Courtois est un mythe, en tout cas localement et pour une certaine génération.
Ce gangster moustachu (“sans gros butin ni victime”) a fait du vol une certaine philosophie, et la haine des juges un devoir. Car la justice, il l’a bien narguée pendant plusieurs décennies jusqu’au point d’orgue : la prise d’otage au Palais de Justice de Nantes le 19 décembre 1985. Dans cette biographie, ne vous attendez pas à en apprendre plus sur cette journée qui a médiatiquement construit le mythe Courtois.
Tout a été dit. Il n’en est que très peu question (à peine un quart du livre). A contrario, on en apprend plus sur la jeunesse déglinguée du personnage qui allumera la mèche d’un pedigree bien rempli : vols, tentatives d’évasion, braquages et sa grande spécialité : l’outrage à magistrat. Pas de repentir ici, Courtois assume tout, ne regrette rien, comme avant lui d’autres personnages du grand banditisme (Jean-Marc Rouillan, Charlie Bauer…). Mais à leur différence, Courtois est beaucoup moins politisé, beaucoup plus “simple voyou” dont il dira lui-même faire profession.
Voilà ici un livre commencé en prison dans les années 80, comme en exutoire, et finalisé 35 ans plus tard, libre, en 2015. L’histoire d’un type en colère qui a suivi, le reconnait-il lui-même : “un parcours inéluctable”. Une vie entière aux marches du palais, en marge de la société.
Aux marches du palais. Mémoires d’un preneur d’otages. Georges Courtois, Le Nouvel Attila, 320 pp., 20€, ISBN 978-2-37100-017-9