Découverte de Jean-Philippe Rossignol, nouveau responsable de la littérature au grand R, et de sa programmation pour la saison 2015-2016
Depuis avril 2015, la Maison Gueffier, pôle littérature du Grand R, scène nationale de La Roche-sur-Yon, a un nouveau responsable, en la personne de Jean-Philippe Rossignol, qui succède à ce poste à Christophe François.
Lui-même écrivain (auteur de deux romans : Vie électrique, chez Gallimard, et le tout juste paru Juan Fortuna (Christian Bourgois, mars 2015)), mais aussi critique, éditeur, Jean-Philippe Rossignol ne débarque pas en Vendée les mains ni l’esprit vides.
Ce grand littéraire (qui fit une bonne partie de ses études à Nantes) témoigne d’un vif intérêt pour le dialogue entre les arts – une des missions de la scène nationale où le voici officiant, maintenant, pour continuer un travail au long cours et lui donner une impulsion neuve. Nous l’avons rencontré et lui donnons ici la parole.
Jean-Philippe Rossignol, qui êtes-vous ?
J’ai vécu treize ans à Paris sans m’y fixer. Le jour, j’étais éditeur, critique littéraire, conférencier. La nuit, je filais en Irlande, en Sicile. Je tentais de poursuivre cet art de la fugue en écrivant Juan Fortuna. Me voici maintenant au Grand R, scène nationale de la Roche-sur-Yon. Je ne connais pas la ville, bien que mes études aient été menées non loin, à Nantes avec Philippe Forest, quand je travaillais sur Bernard Lamarche-Vadel. Changement de cap, donc. Le théâtre et la littérature, la danse et la musique, le cirque et la jeunesse. Comme une vaste cartographie pour qui a le goût du jeu.
La Maison Gueffier, lieu de vie, d’histoire… et d’avenir
La Maison Gueffier où je me trouve témoigne d’une belle histoire. C’est un lieu chaleureux qui permet la complicité exigeante entre des spectateurs et des écrivains. Il y a une émotion entre ces murs anciens au cœur duquel la modernité s’exprime. Je souhaite accentuer le dialogue entre les arts et mettre en avant les écritures numériques. Comprendre la mutation de la lecture et découvrir les propositions des auteurs quant à la réalité virtuelle. Nous vivrons dans la continuité des aventures nouvelles.
Une saison 2015-2016 pensée comme une traversée d’espaces
Ce tempo, ce rythme inédit prendra sa source pour la saison 2015/16 autour de romanciers et d’écrivains qui ont un rapport privilégié aux espaces, aux frontières. Comment le roman s’empare-t-il de la géographie ? A quoi ressemble une traversée, qu’elle soit sur la route ou selon les détours d’une expérience intérieure ? Nous aurons la chance de rencontrer notamment Michaël Ferrier, Claire Fercak, Antoine Volodine, Jeanne Benameur, Hélène Gaudy, Frank Smith…
Ou pour le dire avec Rimbaud : "Départ dans l’affection et le bruit neufs".