A Angers, c’est un double anniversaire que fêtent en 2015 deux institutions locales, La SADEL (société angevine d’édition et de librairie) et La librairie Contact.
Ce sera l’occasion de réunir les partenaires et convier le public à de multiples rencontres et évènements festifs, de mars à novembre 2015. Le point d’orgue de ce double anniversaire aura lieu le jeudi 5 novembre : une table-ronde sur le thème « Que peut la littérature en 2015 ? » réunira Luc Lang et Marie-Hélène Lafon (+autres contacts en cours).
Patrice Moysan, actuel Directeur de la SADEL, revient sur 60 ans d’une aventure humaine et commerciale peu commune.
Née en 1955 à Angers, la SADEL s’est à sa création appuyée sur le réseau militant de la mouvance laïque alors très active dans l’Ouest de la France. Elle naît avec l’appui de militants de la FEN (Fédération de l’éducation nationale), du SNI (syndicat national des instituteurs), et de la FOL. Ensemble ils décident de créer une coopérative qui fournira les écoles publiques de la région d’Angers. En effet à une époque où les fournitures étaient payées par les parents, chaque école était dotée d’une petite coopérative. Ce ne sont pas moins de 300 militants qui s‘engagent alors dans l‘aventure et apportent leur soutien financier.
« Comme toute entreprise naissante, ils vont bien sûr rencontrer des opposants qui cherchent à contrer leur initiative. Certains allaient jusqu’à téléphoner aux éditeurs pour leur demander de ne pas les livrer ! »
La SADEL ouvre alors un premier magasin tenu par 2 salariés et 5 militants. Elle déménagera plusieurs fois, en augmentant à chaque fois sa surface. Les enseignants viennent s’y approvisionner directement.
"On a dû mal à imaginer aujourd’hui les difficultés rencontrées… Des difficultés de trésorerie par exemple. Les collectivités payaient avec parfois 2 à 3 ans de retard… La SADEL était en rouge 12 mois sur 12" ajoute Patrice Moysan. En 1980 il restait encore 13 librairies coopératives en France (Marseille, périgueux, Lyon, Auxerre, Amiens...). Toutes ont périclité et disparu. Pendant ce temps la SADEL poursuit son développement dans la région puis s’étend aux départements limitrophes, jusqu’à couvrir 30 départements.
"La SADEL aujourd’hui c’est à la fois une librairie scolaire, une librairie jeunesse et une papeterie. Elle réalise un chiffre d’affaire de 31 millions dont 70% en VPC (le 1er catalogue de VPC date du début des années 80), 130 salariés. C’est la première librairie coopérative en France.
"Elle est dotée d’un entrepôt de 14000 m² à Brissac d’où partent les commandes, d’un magasin à Saint Serge et d’une librairie généraliste, la librairie Contact.", conclut Patrice Moysan.
d'où -e t comment - est nee la librairie Contact ?
En 1977, avec un groupe de copains, Patrice Moysan ouvre la Tête en bas, une librairie alternative, spécialisée en écologie, BD, jeunesse, littérature, économie et politique, inspirée de la librairie créée par Daniel Cohn-Bendit à Francfort à la même époque. Patrice Moysan signe le droit au bail avec Claude Ménard, alors PDG de la SADEL. C’est là leur 1ère rencontre. Ancrés à l’extrême gauche, elle devient vite le lieu où se retrouvent les mouvements écologistes, féministes, antinucléaires et gays. En 1984, à l’ouverture de la librairie Le forum, la tête en bas doit fermer, victime d‘une concurrence trop forte. Patrice Moysan propose alors à Claude Ménard de créer une librairie généraliste, au sein même de la SADEL.
La librairie Contact ouvre en mai 1985, dirigée par Patrice Moysan, jusqu’à ce que celui-ci se voie confier la direction de la SADEL quand Claude Ménard prend sa retraite. C’est encore cette situation qui prévaut actuellement avec à sa tête depuis 2010, Georges Maximos.
En 2012, un service animation est créé à la SADEL, sous la responsabilité de Marie-Paul Bonnaud, qui fut longtemps responsable du rayon littérature de la librairie. Ce service a pour mission d’organiser rencontres d’auteurs et dédicaces régulières à la librairie Contact et de bâtir une saison littéraire à la SADEL qui dispose d’un vrai espace pour accueillir le public.
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Les bouillons de lecture, c’est une vraie programmation de rencontres littéraires conduites par Marie-Paule Bonnaud de la librairie Contact en partenariat avec Catherine Mallard de l’association « Le dire et l’écrire ». Chaque rencontre mensuelle s’accompagne d’une exposition et se termine par un buffet. La formule des bouillons a trouvé son public, à la fois amateur de littérature et d’échanges conviviaux autour des livres. Les deux chevilles ouvrières Marie-Paule et Catherine alternent les rencontres d’auteurs et les soirées autour de l’actualité littéraire avec des soirées thématiques ou des soirées coups de cœur.