Les lycéens jouent collectif

Le 5 janvier à la bibliothèque municipale de la Roseraie avait lieu une rencontre entre Yamina Benahmed Daho, un auteur de la sélection, pour son roman Poule D (l’Arbalète Gallimard) et une classe de 1^ère S.

Parmi les lycéens, 9 ont lu le roman, aucun ne pratique le foot, 5 filles font partie de l’équipe de rugby féminin du lycée. Le coup d’envoi est donné par Patrick Prod’homme, bibliothécaire et ex entraîneur d’une équipe de foot féminin, avec une courte lecture d’un extrait de Poule D.

Par une reprise de volée, l’auteur se présente. Comme le personnage du livre elle enseigne le français et a joué au football pendant une année. Elle retrace la genèse du roman, le choix du sujet, son caractère autobiographique, le rapport fiction/réalité, la structure en miroir du récit, sa tonalité comique, et ses techniques d’écriture à partir d’un journal de bord.

Très vite les questions fusent. Elles portent d’abord plus sur les choix de vie de l’écrivaine que sur la narration. Les lycéens sont intrigués par sa personnalité et découvrent qu’il est plus facile de concilier enseignement et foot qu’enseignement et écriture. Ecrit-elle pour autant comme une prof ? Ecrire c’est se battre avec la structure du récit, le style, le rythme explique Yamina Benahmed. L’écrivain doit trouver sa voix, se débarrasser des codes pédagogiques, de la rigidité des outils qui justement constituent son quotidien d’enseignante. Les lycéens s’intéressent aussi au cœur du roman, à la partie historique et documentée du récit, à son choix d’éclairer l’histoire du football féminin, ou de lieux symboliques comme le stade de France.

De dribbles en passes, le temps défile... Et au final peu importe qui des lycéens ou de l’écrivaine remportent ce match.

Un peu de temps additionnel pour partager les petits gâteaux et le jus de fruits offerts par les bibliothécaires et il est l’heure de se séparer.

Les 20 lycéens ont joué collectif avec l’auteur assurant une belle rencontre. On repart en sachant qu’on peut aimer dribbler et écrire des livres, porter des talons et des crampons, parler de l’histoire du foot et du féminisme en même temps et que l’écriture est un combat comme le sport !