Comme des dizaines de structures culturelles ligériennes, la Maison Julien Gracq a été informée début novembre d'une baisse à hauteur de 50 % des subventions versées par la Région Pays de la Loire dès 2025 puis une suppression complète en 2026. Le Comité Littéraire Artistique et Scientifique de la Maison Julien Gracq signe et partage cette lettre.
Madame, Monsieur,
Nous sommes médiateur·ices, auteur·ices, enseignant·es, libraires, bibliothécaires, chercheur·ses, éditeur·ices, scientifiques.
Nous sommes membres du Comité Littéraire Artistique et Scientifique de la Maison Julien Gracq. Nous participons à la vie du lieu, à l’examen des dossiers de candidat·es à la résidence, à la lecture des ouvrages.
Nous sommes auteurs et autrices. Nous avons bénéficié d’une résidence et participé au programme de médiation de la Maison Julien Gracq. Nous y avons logé, y avons échangé avec des publics et une équipe attentive, avec qui nous avons parcouru les Mauges et la région à la rencontre d'autres habitant·es, jeunes notamment.
Nous avons toutes et tous appris avec stupeur la baisse, immédiate et conséquente, du soutien de la Région Pays de la Loire à une structure patrimoniale qui existe depuis 2012, mettant en péril à court terme son existence même.
La Maison Julien Gracq est un lieu de vie, de création, de réflexion et d’échange intergénérationnel. La poésie, la littérature, l’architecture, le journalisme, les arts visuels, la musique, la science s’y côtoient et s’y mélangent. Nous sommes attaché·es à son existence et nous savons son importance dans le maillage territorial. Nous sommes également inquiet·es car de nombreux partenaires culturels du territoire voient eux aussi leur condition d’existence menacée.
Le rôle et l’importance de la culture sont vantés à juste titre dans notre société. La littérature rayonne à travers le monde, elle a sa place dans le lien social et la construction de nos identités. À l’heure où la fin de nombreux projets culturels se dessine dans notre région, assortie de la perte de nombreux emplois, nous espérons que ces principes ne deviennent pas de simples mots utiles aux discours.
Nous croyons au pouvoir de chaque individu. Parce qu’il n’y a pas de fatalité, parce que le mot liberté ne doit pas être vain, nous vous interpellons sur votre rôle d’élu·e et votre impact historique sur le vote à venir. Nous serons attentif.ves à son résultat.