🚨 Culture en Crise 🚨

Journal de bord du FORUM : Paroles d'élus. Quel rôle pour le livre dans la cité ?

Publié le 04/09/2018 par Jean-Luc Jaunet
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Vendredi 15 juin 2018, au Lieu unique. Journée interprofessionnelle "Derrière le livre, la culture !
Nantes, FRANCE.

En ce vendredi, dernier jour du Forum, il faut bien l’avouer, venir écouter trois élus évoquer leur « politique » du livre ne suscitait pas, chez le petit reporteur que nous nous sommes amusés à jouer, un puissant intérêt. Rien de salivant, de titillant, d’ « aguichant », comme disent nos cousins canadiens, dans l’annonce de cette « conversation », mais plutôt la crainte de subir l’empilement de discours convenus, les enfilades de mots, de paroles tournant à vide, comme trop souvent entendus dans les manifestations « officielles ».

Et puis, ô belle surprise ! ce fut tout autre !

Un heureux moment d’échange où chacun des intervenants, Laurence Garnier, Vice-Présidente du Conseil Régional, Aymeric Seassau, Adjoint au Maire de Nantes, et Franck Ravain, Adjoint au Maire de Mazé, tous trois en prise directe sur la culture et la lecture par leurs fonctions, s’est exprimé au plus près de ses convictions, de ses goûts, de son histoire personnelle. Il est vrai qu’Emmanuelle Garcia avait su établir un agréable plain-pied avec ses invités. Vrai aussi que son choix liminaire de citations sur les livres, éclectique et « parlant », où Woody Allen voisinait avec Saint Thomas d’Aquin, incitait à un plaisant entrechoc de réflexion, à une très libre expression.

Il en fut bien ainsi, et dans le carambolage des échanges on perçut très vite que ces élus, dans leur domaine respectif d’intervention, lisaient dans la même direction, avaient les mêmes lignes d’action. Chez tous trois, la profonde certitude que les livres, la lecture aident chacun à se construire, à bâtir sa vision du monde ; et donc qu’il faut travailler à élargir et multiplier l’offre, veiller à toujours faciliter l’accès aux livres.

Auparavant chacun avait présenté, dans son champ d’action, quelques beaux et forts témoignages du pouvoir des livres et de leur capacité à soulever un enthousiasme collectif.  Quand on apprend que la médiathèque d’une commune de taille modeste comme Mazé compte 3 000 adhérents pour 5 600 habitants… Mazette ! Quand on découvre que le concours d’écriture lancé pour actualiser l’œuvre de Jules Verne - ajouter une étape au tour du monde de Philéas Fogg en 80 jours - a séduit 2 500 écrivains en herbe… Respect ! Quand on entend que les jeunes participant au Prix littéraire des Apprentis et des Lycéens s’immergent dans des livres exigeants et défendent leur choix avec passion… Waouh !

Il était temps alors, pour les élus, de nous emmener dans leur bibliothèque personnelle, d’ouvrir les livres qui avaient enchanté leur enfance ou les accompagnaient encore aujourd’hui dans leur vie d’adulte. Moment de partage vrai, sans esbrouffe ni dissimulation, bien éloigné de ce qui aurait pu être, - un intervenant l’écartant en riant -, le « strip-tease intellectuel » propre à certaines exhibitions médiatiques. La preuve, ces instants très personnels, au bord de l’émotion et de l’intime, où les trois ont dit leur difficulté à desserrer l’étau de leur agenda pour, enfin, arracher un peu de temps pour lire. Tard, parfois très tard, à l’heure où blanchit la nuit, parce que ces lectures de mi-nuit volées au sommeil sont le point d’orgue bienfaisant de la journée. 

Suivit une jolie revue de titres, d’auteurs, des grands romans d’aventure du XIXe jusqu’aux récits de science-fiction et de fantasy, pour l’un.
Pour l’autre, l’entrée en littérature à l’adolescence et le besoin de retrouver le rapport au temps, le goût du détail comme « le tintement ovale de la sonnette » chez Proust ou d’aller vers des livres bousculant notre façon de voir le monde tels certains romans de Laurent Gaudé ou d’Alice Ferney. 
Pour le troisième, les BD de l’enfance (ah, Pif !) mais aussi Boris Vian découvert en seconde, et les autres, Bukowski, Hemingway fréquentés depuis l’adolescence, sans oublier les historiens grecs et… les grands de la BD, Hugo Pratt et Bilal.
Et dans ce grand étal des livres propre à chacun, étonnement et plaisir de voir chez celui-ci la ferveur pour Camus Albert rejoindre, chez l’autre, l’attachement pour Albert Camus !

Il y avait vraiment, dans ce Lieu unique qui nous accueillait, de quoi s’exclamer à la fin de la matinée, comme dans la pub sur les petits biscuits de l’enfance… « LU et approuvé » !

 

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