Des mauvaises nouvelles en cascades pour les artistes-auteurs.rices de livres. Alors que Le Monde dévoile le plan d'aide du ministère de la Culture pour les artistes-auteurs.rices, ces annonces divisent une nouvelle fois les associations professionnelles. Insatisfaisantes et inabouties pour certains, satisfaisantes et un "signal positif" pour d'autres... Dans ce contexte peu favorable à la cohésion, c'est un autre document qui met en lumière le manque de considération et d'accompagnement des auteurs et autrices par leurs maisons d'édition.
Ce 8e baromètre des relations auteurs-éditeurs est proposé par la Scam et la SGDL. 1086 auteurs ont répondu au questionnaire en ligne.
Premier chiffre : la dégradation de la relation auteur-éditeur qui a augmenté de 7 points depuis la publication du dernier baromètre.
31 % des interrogés.es estiment avoir des relations non satisfaisantes, voire conflictuelles avec leurs éditeurs.
Les domaines où les bonnes relations perdurent : les contrats proposés, la collaboration sur le travail de création, la reddition des comptes et le paiement des droits.
Mais la clarté et le détail des informations transmises ne sont pas toujours au rendez-vous : 59 % des auteurs ont déjà eu à réclamer ces documents auprès de leurs éditeurs.
Ce sont des éléments nécessaires aux auteurs pour la gestion administrative de leur activité car plus de la moitié des auteurs travaillent entre 2 à 5 éditeurs différents et 1/4 jusqu'à 10 éditeurs, multipliant ainsi les relations et le travail administratif de suivi.
Pratiquement tous les auteurs sondés ont signé des contrats d'édition. C'est une nette amélioration des pratiques professionnelles même si il subsiste encore des points à éclaircir pour une bonne compréhension conjointe des contrats (numérique, adaptation audiovisuelle...). Ils sont encore trop peu nombreux à être tenus informés de la traduction de leurs oeuvres (62%), à la mise au pilon (27%) ou à l'exploitation numérique des ouvrages (17%).
Pour se faire aider, 60% des auteurs ont font appel à un tiers de type société d'auteurs pour l'étude de leurs contrats.
Les domaines qui restent à améliorer : la diffusion et la promotion des livres...
47 % des auteurs affirment faire eux-mêmes la promotion de leurs ouvrages, notamment sur les réseaux sociaux.
La situation financière des auteurs se détériore encore : plus de la moitié notent une dégradation de leurs revenus issus du droit d'auteur.
Pour 65 % d'entre eux, ces revenus générés par la vente de livres représentent d'ailleurs moins d'un quart de leurs revenus annuels.
Le taux de rémunération moyen sur le prix HT d'un livre est de 8,2 %.
Les auteurs de littérature sont en général les mieux dotés et ceux en littérature jeunesse restent en queue de peloton avec des taux à moins de 5% pour un tiers d'entre eux.
1/3 des auteurs ne touchent aucun avaloir (avance sur droit d'auteur) et les 2/3 qui en bénéficient touchent moins de 3 000 euros.
Effet Covid
Sans surprise, 92 % des publications prévues pendant le 1er confinement ont été repoussées... et 90 % des auteurs qui devaitent signer avant mars dernier ont quand même signé, ce qui est signe d'engagement fort de la part des éditeurs.
Des pratiques déloyales ont cependant pu être observées (tarifs promotionnels, mise sur le marché au format numérique ou reports de sortie sans information à l'auteur...) pour 21 % des cas et les relations à distance n'ont pas permis d'ouvrir le dialogue.