À travers la sculpture, le dessin, et l’écriture, est abordée la notion de corps-matière, selon un principe morphogénétique.
J'interroge formes, matériaux et espace, en me déplaçant dans des milieux qui ne me sont pas toujours familiers, bousculant mes habitudes pour ouvrir des "nouveaux possibles", des nouveaux enjeux. J’ai suivi une formation aux Beaux Arts de Toulouse (5ans), et de Paris (4ans) auprès de la sculptrice Sylvie Lejeune, à la sculpture en taille directe et à la morphogenèse.
Dans chaque recherche que j’entreprends, j’y engage tout mon corps, quel que soit le médium choisi, de l’écriture à la sculpture. Et la marche, les
déplacements, prennent une place importante dans le processus de travail, confrontant lmon corps à un milieu, dans lequel il évolue, modifiant sa forme et ses paradigmes.
Ses déplacements sont en lien avec l’intérêt que je porte aux liens que tisse l’humain avec la terre –terre matière, matrice, celle qui renvoie aux premiers gestes. Il en résulte un questionnement porté sur les gestes :
quelles sont nos habitudes? Quels sont nos rituels?
Quels sont ceux que nous conservons et ceux que nous oublions? Sont-ils porteurs de formes ?
Et un questionnement sur l’apparition de la forme : qui se déploie, qui se modifie, la forme des corps matière et ce qu'ils mémorisent, ce qui les constitue? Le corps-matière. Un vaste territoire de recherches qui fait coexister l’humain, le végétal et l’animal. À travers ces questionnements résulte l’envie impétueuse d’inciser dans les certitudes, de sortir des gestes familiers qui rassurent et qu’on a tendance à capitaliser, et ainsi libérer des énergies vitales. Pour cela, l’écriture est indispensable à mon travail, qui me permet de nettoyer, d’inciser ; j'écris comme je taille un bois, il en va de même pour le dessin. J'aime qu'on puisse retenir son souffle, le maintenir en suspens, s'arrêter, reprendre, générer un mouvement, sans avoir un "guide" ni une indication qui imposerait une lecture, encore moins quelque chose qu’on reconnaîtrait on qu’on recopierait.
Vivre une expérience : je tends à cela dans mon travail, pour moi et pouvoir en proposer une.
Temps suspendu,
Des mémoires,
La fabrique des petites choses,
Les mains dans la terre,
Des corps,
Poser les pieds nus sur le sol,
Humer la terre,
Être en silence,
Choisir la lenteur,
Une connexion avec un temps d’avant,
Dormir avec les bêtes – et les écouter dormir,
S'asseoir dans un champs,
Aller sous la pluie,
Se rouler dans l'herbe,
Déplumer un poulet,
Expérimenter, même ce qui n’est plus,
Retourner dans la caverne
et voir quelle forme tout ça peut prendre.
" Terre de bêtes", édité en 250 exemplaires aux éditions Bleu2Berlin, publié en 2018.
Ce livre est le fruit d'une collaboration artistique avec le photographe Emmanuel Ligner, qui travaille la technique du collodion. Il est un dialogue entre mes écrits, tirés des carnets de recherches que j'accumule depuis 15 ans, et l’univers photographique d’Emmanuel Ligner qui pose un regard sur mon travail de sculpteure.
Activités
Mon travail d'artiste plasticienne se nourrit d'écritures. Chaque recherche est accompagnée d'un travail d'écritures.
J'ai écrit et publié un livre d'artiste "Terre de bêtes", sur mon travail de sculptrice, en collaboration avec le photographe Emmanuel Ligner, aux éditions Bleu2Berlin.
Réseaux et affiliations
Co dirigeante de l'association Atelier Bois d'Encre, un atelier de pratique des arts visuels, ouverts aux enfants et adultes, sous forme de stages, interventions dans les écoles, festivals, ou événements culturels.