Née à Téhéran en 1977, Abnousse Shalmani s’exile avec sa famille à Paris, en 1985, suite à la révolution islamique. Après un début de carrière dans le journalisme et le cinéma, elle revient à sa vraie passion, la littérature, et signe un premier livre très remarqué : "Khomeiny, Sade et moi" (Grasset, 2014), entre récit de sa propre vie et pamphlet pour la liberté d'être.
"Les exilés meurent aussi d 'amour" (Grasset) est un premier roman teinté de réalisme magique. Abnousse Shalmani nous plonge au cœur d’une communauté fantasque, sous l’œil drôle, tendre, insolent et cocasse d’une Zazie persane qui, au lieu de céder aux passions nostalgiques, préfère suivre la voie que son désir lui dicte. L’exil oserait-il être heureux ?
« Ma mère était une créature féerique qui possédait le don de rendre beau le laid. Par la grâce de la langue française, je l’avais métamorphosée en alchimiste. C’était à ça que servaient les mots dans l’exil : combattre le réel et sauver ce qui restait de l’enchantement de l’enfance. »
Shirin a neuf ans quand elle s’installe à Paris avec ses parents, au lendemain de la révolution islamique en Iran, pour y retrouver sa famille maternelle. Dans cette tribu de réfugiés communistes, le quotidien n’a plus grand-chose à voir avec les fastes de Téhéran. Shirin découvre que les idéaux mentent et tuent ; elle tombe amoureuse d’un homme cynique ; s’inquiète de l’arrivée d’un petit frère œdipien et empoisonneur ; admire sa mère magicienne autant qu’elle la méprise de se laisser humilier par ses redoutables sœurs ; tente de comprendre l’effacement de son père… et se lie d’amitié avec une survivante de la Shoah pour qui seul le rire sauve de la folie des hommes.
Nous avons sélectionné ce livre pour le prix du roman Coiffard 2019.