Que signifie être poète aujourd’hui ? Est-ce une forme de résistance ou une manière de faire corps avec son époque ? Comment devient-on poète ? Par vocation, par goût, par accident ? La Maison de la Poésie de Nantes s’associe au Marché de la Poésie de Paris en invitant trois auteurs qui interrogeront la fonction du poète aujourd’hui.
Poète, traductrice et romancière née en 1977, Lucie Taïeb a reçu le prix Wepler en 2019 pour son livre Les Échappées aux éditions de l’Ogre. Depuis son premier recueil paru en 2013 (Tout aura brûlé, Les inaperçus), elle fait des allers-retours entre roman et poésie et pratique l’écriture comme une forme de résistance. Une résistance à un monde oppressant, aux normes, aux règles. Davantage partisane des mécanismes qui aident à s’extirper de la soumission que de la révolte active, elle s’appuie sur une langue juste où polyphonie et expérimentation dévoilent une liberté de ton, de style et d’esprit.
Auteur né en 1972, Cyrille Martinez est l’auteur de six livres notamment aux éditions Al Dante et Buchet/Chastel. Il travaille souvent à partir de stéréotypes, de portraits détournés pour mieux s’écarter du réel et jongler entre le bizarre et l’ironie. Dans Le poète insupportable et autres anecdotes (Questions théoriques, 2017), il relate la place du poète dans l’époque à savoir celle qu’on lui donne et quels rouages il met en place pour exister. Un petit manuel d’anthropologie poétique mi-drôle mi-cruel qui pose un constat : le poète qu’il soit égaré, dans l’ombre ou la lumière, traverse le monde dans l’indifférence ordinaire ou la considération passagère.
Né à Calais en 1985, Hans Limon écrit de la poésie mais pas que. D’ailleurs, il ne souhaite pas faire partie de « ces visionnaires autoproclamés, ces loueurs de soleil, ces rimailleurs à la sauvette » comme le dit si bien la quatrième de couverture de Poéticide (Quidam éditeur, 2018), livre à la fois cynique et désopilant sur l’ordre universel de la poésie. Son écriture, grâce à un lyrisme assumé, met en relief un style qui se moque des tendances en parvenant à imprimer une patte, celle d’un amoureux déçu qui espère encore. Diplômé de philosophie et de théâtre, il est également l’auteur de deux pièces et d’un roman.
Gaëlle Théval est professeure agrégée de Lettres modernes à l’IUT de Rouen, chercheuse à l’Université Lyon 3 et à l’Université paris 3 – Sorbonne Nouvelle / CNRS. Ses travaux portent sur les poésies d’avant-gardes, expérimentales et contemporaines, dans le livre et hors du livre. Elle a notamment dirigé l’ouvrage Poésie & performance (Cécile Defaut, 2018).
Dans le cadre de la Périphérie du 39e Marché de la Poésie
En coproduction avec C/I/R/C/É – Marché de la Poésie de Paris