Les Préférences, festival littéraire et géographique itinérant, invite les auteurs, le public, les libraires et les organisateurs à enfourcher leur bicyclette et à cheminer ensemble le long de la Loire, de Nantes à St Florent-le-Vieil, sur le chemin de Julien Gracq, au sein d’une caravane du livre et du vélo, sur une portion de la piste cyclable européenne n°6 qui va de Saint-Nazaire à Constanta (Roumanie).
Cette deuxième édition des Préférences, mettra à l’honneur la question du vivant dans la littérature et les sciences humaines et donnera à entendre des auteurs passionnés par toutes les formes de vie – humaine, animale, végétale.
La crise que nous vivons actuellement nous oblige à repenser notre rapport au vivant non-humain et notamment à ceux que nous appelons des animaux, et que nous continuons à considérer comme exploitables, invisibles ou tout simplement nuisibles. C’est la raison pour laquelle nous avons décidé d’inviter des auteurs – écrivains, philosophes, anthropologues, historiens, géographes – qui prennent la peine de repenser ce lien fondamental et nous aident à réfléchir ensemble à d’autres manières d’être vivant parmi les vivants.
Dans un très bel article intitulé Le passeur, Jean-Christophe Bailly compare Julien Gracq à un oiseau de proie, et parmi ces oiseaux de proie, à la catégorie des voiliers, « qu’un seul coup d’aile suffit à faire remonter le vent selon des courbes lentes et sûres d’elles-mêmes. » Si la question animale tient peu de place, au fond, dans l’œuvre de Julien Gracq, c’est que ce grand végétatif était convaincu, malgré lui, de l’animalité de l’homme – « animal à coquille » comme il se plaît à le noter dans un passage des Lettrines 2. Mais la grande singularité de l’œuvre de Gracq – qui est tout entière œuvre de guet, œuvre d’attente – est celle d’une attention extrême au monde qui nous entoure, où culture et nature se trouvent sans cesse dépassés dans un rapport quasi cosmique à la Terre, à l’Histoire, à la géographie : nulle métaphore que celle de la plante humaine ne dit mieux ce « sentiment perdu d’une sève humaine accordée aux saisons, aux rythmes de la planète, sève qui nous irrigue et nous recharge de vitalité, et par laquelle, davantage peut-être que par la pointe de la lucidité la plus éveillée, nous communiquons entre nous. » (« Pourquoi la littérature respire mal », in Préférences, José Corti, 1961).
Principaux invités : Gwenaëlle Abolivier, Jean-Baptiste André, Isabelle Autissier, Jean-Christophe Bailly, Louisa Cerclé, Gilles Clément, Camille Cuisset, Alexis Jenni, Florent Marchet, Philippe Mathé, Nastassja Martin, Eddy Pallaro, Catherine Poulain, Fabienne Raphoz, Florence Robert, Eliott Royer, Jean Rouaud, Pierre Schoentjes, Francis Tabouret, Irina Teodorescu, Jean-Louis Tissier, Pierre Vinclair…
Principaux lieux : Nantes (IEA, Lieu Unique), Mauves-sur-Loire (Le Vallon), Ancenis (Chapelle des Ursulines, Théâtre d’Ancenis), Loireauxence (Bibliothèque), Mauges-sur-Loire (Théâtre de l’Èvre, Auditorium Julien Gracq, Maison Julien Gracq)…