Artiste plasticienne, Marie Chéné place le mot au cœur de son travail de création. Elle identifie des corpus de mots, dont elle explore ensuite la composition, l’essence, et en extrait les richesses.
Le langage est donc son matériau de prédilection, parfois dans l’espace de la page, souvent en dehors. La forme finale du travail peut être dessinée, sonore, écrite, photographique, en général elle est sous-tendue par une collecte de vocabulaire ou l’exploration d’un phénomène linguistique qui a retenu son attention. L’implication du spectateur, le si fécond premier degré, le détournement, sont souvent présents dans ce qu’elle propose.
La toponymie est une de ses sources favorites de vocabulaire. Membre de l’OuCarPo (Ouvroir de Cartographie Potentielle) elle mêle la géographie à son processus créatif, ré-introduisant le mot dans un espace pour qu’il prenne sens.
Marie Chéné écrit le moins possible, manière peut-être de s’assurer qu’il n’y a pas un mot de trop. Elle écrit également en permanence, avec des photos, des échos, les angles des murs, le nom des villes ou des rues, en dessinant, en répétant, en coupant, en caviardant. Elle écrit donc beaucoup, de mots ou des phrases, mais rarement plus long, et pas sur une page.
L’invitation à travailler en résidence à Grand-Lieu lui offre la possibilité d’un livre dans le cadre de la collection l’Esprit du lieu aux éditions joca seria. Un premier livre pour elle, un premier texte. Ce qui d’une certaine manière requalifie ses écrits précédents en prétextes. Marie Chéné propose donc, pendant son séjour à Grand-Lieu, de travailler sur des prétextes, des prétextes qui lui soient propres ou des prétextes à partager, et d’écrire sur ce qu’ils ont déclenché.
Lors de cette première rencontre de la résidence malicieusement intitulée : Big oui au Bignon, Marie Chéné proposera un voyage dans son univers et présentera son projet d’écriture : Prétextes. La soirée sera ponctuée de petits exercices d’écriture à partager.